Paris Vox – Nous sommes allées à la rencontre de Thibault Tournier qui était candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription des Yvelines. Le candidat, investi par Debout la France, avait fait un score d’estime dans une zone dévolue aux barons locaux.
Paris Vox : Qu’est ce qui vous a poussé à vous présenter aux élections législatives et pourquoi sous l’étiquette DLF ?
Thibault Tournier : Ce qui m’a poussé à me présenter aux élections législatives ? La curiosité ! Cela fait des années que je combats sur différents fronts : j’ai participé à des campagnes citoyennes sur divers sujets (contre l’installation de clandestins, d’une mosquée, d’un Starbucks), été contributeur d’un média de réinformation, manifesté avec la Manif Pour Tous, créé une AMAP, participé à des associations de promotion du patrimoine, mais je ne m’étais jamais investi dans le combat électoral. Debout La France m’a donné la possibilité de le faire, j’ai sauté sur l’occasion !
Pourquoi Debout La France ? J’ai des convictions de droite : je suis attaché aux traditions et aux libertés, je préfère la justice à l’égalité et je souhaite une société de citoyens responsables et enracinés au sein d’une nation souveraine. De plus, je suis farouchement hostile à l’immigration massive qui touche notre pays car la présence de peuples différents sur un même territoire ne peut conduire qu’au chaos. C’est pourquoi j’ai adhéré à Debout La France : ce parti assume à la fois ses convictions de droite et son opposition à l’immigration. D’ailleurs, durant la campagne présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan n’a pas hésité à parler « d’invasion migratoire » et à confirmer « le Grand Remplacement » actuellement à l’œuvre faisant fi des intimidations des journalistes !
Paris Vox : Quel bilan tirez-vous de votre candidature ?
Thibault Tournier : Les élections législatives ont cela de particulier que ce sont des batailles locales pour désigner des élus qui auront des prérogatives nationales. Cette élection locale est donc soumise plus que toute autre aux dynamiques nationales, celle de DLF n’étant alors pas particulièrement favorable. C’est pourquoi, même si être candidat a été pour moi une expérience enrichissante puisque j’ai pu aller au contact des électeurs ou même participer à un débat télévisé, j’ai pris conscience que ma campagne a eu un impact très faible sur l’électorat. Tout comme ce fut le cas pour ma concurrente En Marche, candidate invisible mais qui a remporté l’élection ! Sauf exception de personnes dans certaines circonscriptions, c’est donc bien plus les dynamiques issues de l’élection présidentielle que les campagnes menées sur le terrain qui ont conduit aux résultats électoraux des législatives.
Une chose très positive cependant : durant ma campagne, j’ai pu revoir et compter sur l’aide de nombreux camarades de luttes politiques passées et j’en profite pour les remercier à nouveau !
Paris Vox : Vous étiez investi par DLF. La droite vient de subir des revers électoraux importants. Quelle stratégie doit adopter DLF selon vous ?
Thibault Tournier : Jusqu’à présent, les électeurs se considérant comme de droite se tournent vers Les Républicains ou vers le Front National. Dans l’état-major des Républicains, on serait bien en peine de trouver des personnalités incarnant une droite de conviction, nous avons plutôt affaire à la « droite de situation » qu’ont choisi un certain nombre d’arrivistes sans colonne vertébrale idéologique et totalement acquis au progressisme. Les innombrables trahisons idéologiques de ce parti sont là pour en témoigner. De l’autre côté, le Front National, dont certains cadres font tout pour brouiller le message, reste pour les électeurs le parti anti-immigration pour lequel votent les classes populaires et les ruraux mais auquel sont allergiques les CSP+ et les citadins. C’est ceux-là que DLF doit convaincre : toute cette partie de l’électorat des Républicains conscient que l’immigration massive est une catastrophe mais qui, pour diverses raisons, refusera toujours de voter Front National. DLF doit parler à cet électorat déçu, lui parler de la France, de transmission, de la famille, continuer à tenir un discours ferme sur l’immigration et à ne pas se laisser intimider par les médias.
Paris Vox :Quelques mots de conclusion à destination de nos lecteurs ?
Thibault Tournier :Ma petite expérience électorale m’a confirmé une chose que je pense depuis longtemps : alors que la majorité des Français pense que la politique se résume au combat électoral, c’est exactement l’inverse qui est vrai. Le monde de demain dépend du combat des idées et celui-ci se fait en dehors du champ électoral. La voie électoraliste ne fait quasiment pas bouger les lignes. Médias, associations, écrivains, enseignants, militants d’agit-prop : c’est ceux-là qui agissent sur le monde des idées et ceux qui remportent les élections ne font que récolter les fruits de ce qui s’est fait en dehors du champ électoral. En ce sens, Paris Vox en tant que média indifférent au politiquement correct mène un combat salutaire et nécessaire face aux médias dominants dont le ton libéral-libertaire est le fruit de l’alliance entre le grand capital des propriétaires et le progressisme des journalistes. Je tiens donc à saluer votre travail et vous souhaite bonne continuation !
Nous remercions Thibault Tournier pour sa disponibilité et ses réponses sincères.
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