Autoriser la burqa: l’opportunité d’un communautarisme français?

Autoriser la burqa: l’opportunité d’un communautarisme français?

Paris Vox (Tribunes) – Et si l’ONU avait raison et si on devait laisser le niqab et la burqa prospérer librement dans l’espace public ? Jean Ernice explique que l’idée n’est pas aussi saugrenue qu’elle peut paraître et explique pourquoi.


Le Comité des droits de l’homme des Nations unies, qui statuait sur la loi anti burqa, demande à la France de réviser cette dernière. Plusieurs arguments ont été développés par le comité des droits de l’homme de l’ONU pour motiver cette demande.

Retour sur les arguments

En premier lieu, le conseil considère que «l’interdiction du niqab viole la liberté de religion et les droits humains» plus loin il est précisé que cette «interdiction généralisée à caractère pénal a porté atteinte de manière disproportionnée au droit des deux plaignantes de librement manifester leur religion».

Plus cocasse, la France est accusée d’empêcher les plaignantes d’avoir une vie normale «en les confinant chez elles et en leur fermant l’accès aux services publics». Comme si ce seul accoutrement n’était pas déjà en soit un confinement et un repli sur soi. De nombreuses voix s’élèvent d’ailleurs à juste titre pour se scandaliser de cet argumentaire. J’estime cependant de mon côté qu’il faut voir le “bon côté” des choses.

  • L’intégration / assimilation n’est plus possible

On a longtemps cru et souhaité que de nombreux arrivants puissent vivre à Paris comme les parisiens, en France comme les Français. Force est de constater que le modèle national ne s’impose plus dans les chaumières. La multiplication des boucheries hallal ou casher peuvent témoigner d’un communautarisme de plus en plus extrême. Des modes de vies pourtant largement éloignés de ceux traditionnellement français sont désormais considérés comme compatibles avec la France. Les préfectures organisent ainsi l’abattage rituel des animaux pour certaines fêtes et la mairie de Paris organise des fêtes pour Diwali, Yennayer ou encore une nuit du Ramadan. Dans ces cas, comme bien d’autres, il n’est plus question de s’intégrer… L’utopie de “l’assimilation” semble avoir vécu.

  • L’accoutrement exogène poussera la communautarisation

Les tenues confessionnelles sont un marqueur identitaire fort. Il permet aux gens de se reconnaître. Celui qui le porte sait trouver un allié en celui qui s’habille comme lui. Face à ce phénomène, les français comprendront peut-être enfin l’impérieuse nécessité de faire communauté ensemble. Il en va de notre survie. Ce qu’il adviendra ensuite n’est pour le moment que fiction ou fantasme. Nul ne peut prédire si des territoires feront sécession. On ne peut pas non plus prévoir un éventuel retour en terre islamique ou une rémigration des populations allogènes. La seule certitude c’est qu’une communauté unie affrontera les événements à venir avec bien plus de force… Si les français restent des individus égoïstes et isolés, une addition de personnes que plus rien n’unit profondément et charnellement, ils seront toujours des victimes face à des communautés organisées, fiers d’elles-mêmes et solidaires. Dans ce cadre, si la burqua dans l’espace public peut aider à la prise de conscience de la nécessité de faire face aux communautarismes exogènes agressifs par un communautarisme français et européen de combat et de résistance, alors la décision de l’ONU n’aurait pas été aussi négative qu’on pourrait le penser au premier abord…

Jean Ernice