Stade Français: Thomas Savare livre son “testament”

Stade Français: Thomas Savare livre son “testament”

Paris Vox – Le Stade Français Paris change officiellement de propriétaire demain. Avant de partir Thomas Savare a souhaité dire un dernier mot aux amoureux du XV Parisien. Dans cette lettre ouverte que nous reproduisons intégralement ci-dessous, le bientôt ex-homme fort du club n’occulte rien, il parle aussi bien des titres glanés comme du projet avorté de fusion avec le rival mais néanmoins voisin du Racing 92 !  Nous reviendrons très  prochainement dans nos colonnes sur l’avenir du Stade et notamment sur les recrues parisiennes (Nous avons d’ores et déjà proposé ce type d’analyse pour les amateurs de football et du PSG ici : https://www.parisvox.info/2017/06/11/gros-plan-psg-ca-sactive-coulisse/) En attendant cet article, vous pouvez retrouver ici notre point  sur le parcours du nouveau propriétaire du SFP (https://www.parisvox.info/2017/05/26/hans-peter-wild-repreneur-stade-francais-paris/)


“Chers supporters,

Demain, je remettrai les clefs du Stade Français Paris à mon successeur, Hans-Peter Wild.

Confiant et heureux de transmettre le club à un passionné qui propose une vision à long terme, en y posant le regard attentif et expérimenté de celui qui construit déjà pour faire grandir le rugby d’Outre-Rhin.

Depuis mon arrivée en 2011, nous avons partagé un grand nombre de moments inoubliables… Parmi les plus intenses et les plus heureux, je retiens celui du Bouclier de Brennus remporté avec la manière, un esprit d’équipe imbattable et neuf joueurs titulaires issus de notre formation. Je retiens évidemment les émotions vécues en fin de saison où, poussé par une incroyable énergie, ce même groupe confirmait tout son potentiel en inscrivant au palmarès du Stade Français Paris le premier titre européen de son histoire.

Ce titre, nous le devons évidemment aux joueurs qui sont restés engagés dans la compétition jusqu’au bout. Mais je considère que ce titre vous revient aussi car il reconnaît et encourage votre fidélité.

Nous ne partagions pas tout à fait le même avis sur les raisons qui ont déclenché votre mobilisation à l’arrivée du printemps…  Mais on ne peut pas défendre les vertus de la solidarité pour les condamner au moment où elles se manifestent dans l’opposition ou la révolte.  Au-delà du rugby, je reste particulièrement attaché aux valeurs de l’unité collective. J’ai aimé celle des joueurs qui a réveillé les champions 2015. J’ai également aimé la vôtre qui affichait à Jean Bouin toutes ses raisons d’exister, en montrant plus que jamais comment son cœur doit battre.

Un club n’est rien sans son public ; quand le peuple rose décide d’exprimer plus vivement son amour, les joueurs puisent dans cet élan des ressources pour aller plus loin. C’est aussi une formidable récompense pour les équipes administratives qui œuvrent dans l’ombre et se démènent pour vous réserver au gré des résultats sportifs un accueil festif.

Continuez à croire en lui, continuez à le soutenir, continuez à vous mobiliser et surtout à mobiliser pour entretenir dans votre stade toute la chaleur que vous lui avez plus bruyamment et plus généreusement donnée ces derniers temps.

Du beau jeu, de l’ambiance, du spectacle, du cœur, de la joie et de l’émotion : nous en avons plaisanté ensemble au cours des dernières soirées de la saison, alors n’abandonnez pas la fusion qui vous anime !  Voilà en tout cas comment j’espère vous retrouver la saison prochaine. Supporter du Stade Français Paris, je l’étais bien avant d’en occuper la présidence. Supporter, je le resterai évidemment.

Le passage à la bodega relevait d’un rituel installé, pour lequel je n’ai jamais caché mon affection. Je ne pourrai plus y recueillir vos doléances sur le prix des places, les horaires, les recrutements ou tout autre sujet qui vous préoccupe, mais je serai heureux de continuer à refaire les matchs en votre compagnie, et surtout à fêter les victoires.

Une noble tâche nous attend, celle de convaincre Rucky que l’abus de Capri-Sun laisse moins de traces que la bière…

Passez un très bel été, et à bientôt à Jean Bouin.

Thomas Savare”