Paris Vox – Décidément, la Maison d’arrêt de Fresnes ne cesse de faire parler d’elle en des termes assez peu élogieux en raison d’affaires aussi ubuesques que sérieuses. En effet, dimanche 23 octobre dernier à 4h30 du matin, un drone s’est posé à l’intérieur de la cour de promenade de la prison. Selon le Parquet de Créteil, l’objet volant transportait des téléphones portables, des chargeurs USB ainsi que deux « savonnettes s’apparentant à du cannabis ».
Une enquête a donc été ouverte, tandis que le syndicat F.O. Justice explique aujourd’hui que « la délinquance ne cesse d’évoluer techniquement » pour accéder aux prisons. Il ajoute que de nouveaux moyens seraient nécessaires pour lutter contre ces avancées modernes.
C’est une affaire de plus qui intervient quelques mois après l’extravagant « Koh-Lanta » organisé pour amuser les détenus notamment par des courses de karting. Le Directeur de la prison, Jimmy Delliste avait reconnu en son temps que le choix des épreuves était inadapté, mais avait assuré que cette journée avait « énormément de sens ». Chacun se fera son opinion sur l’idée du « sens » que l’on peut donner à de telles distractions pour des gens dont la justice a considéré qu’ils devaient être sanctionnés par une privation de liberté. On peut douter de l’intérêt de ces activités dont l’objectif prétendu serait la réinsertion.
En tout état de cause, l’affaire du drone intervient alors qu’en novembre prochain trois personnes, deux détenus et l’ancien Directeur de la 3ème division de la même Maison d’arrêt, Khalid EL KAL, seront jugés pour corruption active et passive. Le fonctionnaire pénitentiaire est soupçonné d’avoir touché de l’argent en échange d’avantages accordés aux prisonniers. Son avocat explique, quant à lui, que son client serait victime de vengeances personnelles.
Ces faits divers récurrents s’inscrivent dans le délitement tragique des fonctions régaliennes de l’État.
