Paris Vox – Loi Avia : nous n’aurons pas sa haine !
Nous reproduisons ici un article originellement paru dans le Quotidien Présent. Pour se le procurer ou s’abonner c’est ici !
Ce mercredi est débattu à l’Assemblée nationale l’adoption de la « Loi Avia ». Une loi censée lutter contre la haine en ligne. On ne saurait condamner une si belle initiative après tout. Etre contre la haine, c’est comme être contre la guerre, la faim, la maladie et les vilains, ça fait consensus. Encore faudrait-il s’entendre sur le qualificatif du mot haine. Encore faudrait-il savoir ce que Madame Avia entend par le mot haine et par le mot racisme. Et ce n’est pas l’actualité récente qui nous aidera à discerner. (Lire la libre page de Bruno Gollnisch en page 8).
C’est quoi la haine ? Une insulte ? Une critique ? Une opinion ? C’est quoi un contenu « manifestement illicite ? Un montage douteux ? Un film piraté ? Une opposition à tel ou tel droit revendiqué par telle ou telle communauté ?
Personne n’est dupe. Sous couvert de lutte contre la haine, contre les fake news ou que sais-je, on assiste à une tentative de reprise en main de l’opinion publique par les élites. La fracture entre le pays réel et le pays légal a été grandement accélérée par le développement des réseaux sociaux et de la presse alternative. Et pour freiner ce grand détournement du public vis à vis de ceux qui nous gouvernent, nos chers élus tentent de reprendre le dessus.
En clair, si cette loi passe, un juge pourra décider arbitrairement de la fermeture de tel ou tel site sous prétexte que ses propos attisent la haine. Les Gafa (Facebook et autres) pourront censurer plus que jamais journalistes, politiques et simples citoyens.
Mais qui est Laetitia Avia ? Cette question est à vrai dire la plus importante tant elle illustre parfaitement ce décalage qui confine à la moquerie permanente. Laetitia Avia s’était fait connaître dès 2017 grâce à Mediapart car elle se serait rendue coupable d’avoir mordu un chauffeur de taxi. Il y a quelques jours, le même média publie une enquête de plusieurs pages décrivant la même Laetitia Avia comme une personne malsaine harcelant ses collaborateurs et écrivant des messages qui racistes, qui homophobes, qui misogynes.
L’affaire a beau être retentissante, elle sera hélas sans effet. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les députés s’apprêtent à voter et rien ni personne ne saura empêcher la fatale issue du scrutin. Hormis Mediapart dont il serait inélégant de refuser de saluer l’opiniâtre lutte pour nos libertés et Eric Zemmour qui a déclaré récemment qu’il « préférait recevoir des crachats plutôt qu’une perte de liberté », peu de personnalités officielles prennent la parole.
En revanche, dans les rangs de l’hémicycle, seule la France Insoumise et le RN s’activent contre cette loi. Côté LR, ils ne sont que six à s’opposer ouvertement. Six. Ainsi périt la droite française. Les enfants de Daudet, Chambord, Maurras, Carbuccia, Mun et La Tour du Pin signent un acte de décès qui ne fait que confirmer les ultimes convulsions du cadavre. La Liberté est morte, la droite a remplacé ce qui lui restait de cœur par un portefeuille d’acier. Ils ont embrassé le déshonneur à pleine bouche. Ils ont porté Laetitia Avia, puissent-ils perdre tout soutien.
Etienne Defay