Paris Vox (Tribunes) – Alors que chacun y va de sa déclaration et de ses certitudes sur le bon traitement à suivre face au Covid-19 Pierre Pillerault remet les choses à plat.
Des prises de position pharmacologiques.
Depuis le début de cette crise liée au Covid-19, il y a une chose qui m’interpelle, c’est l’appropriation du débat scientifique par un nombre incroyable de personnes peu ou pas liés au milieu de l’infectiologie.
La plupart des études scientifiques nous étant intellectuellement inaccessibles, nous nous basons sur une multitude de vidéos qui ne sont que des sommes de supputations.
Que l’on émette un avis sur la gestion de la crise par le gouvernement, des conflits d’intérêts autour de notre ex ministre de la santé, des luttes d’influence entre Yves Lévy et le professeur Raoult est une chose, donner son avis sur l’efficacité de la chloriquine, de l’hydroxychloriquine, associée ou non à l’erythromicine ou de toute autre molécule relève par contre de la compétence d’un nombre restreint de personnes.
Comme beaucoup, j’ai un présupposé favorable pour le praticien phocéen de par son opposition au couple infernal Buzin-Levy mais je me garderai bien de me prononcer sur une quelconque efficacité de telle ou telle pharmacopée.
De même, ce n’est pas parce que l’on a un à priori favorable pour le professeur Raoult qu’il faut balayer d’un revers de la manche les erreurs méthodologiques ayant pu être commises par ses équipes ni les potentiels effets secondaires que les mêmes qui arguent de l’urgence de la situation, seraient les premiers à lui mettre sur le dos s’ils en étaient touchés.
Alors prononce-toi tant que tu veux sur les conflits d’intérêts de telle ou telle personne, sur les méthodes d’application du gouvernement, sur l’organisation du système de santé mais de grâce, sur tout ce qui est efficacité de quelque molécule que ce soit, si tu n’es ni virologue ni épidémiologiste, ferme-là !