Paris Vox – Rappel des faits. Pour essayer de gonfler les recettes des loyers issus des logements sociaux, la mairie de Paris a inventé un dispositif bien particulier. En effet, elle demande aux bailleurs sociaux au moment de la signature des concessions de très longues durées (entre 50 et 60 ans environ) de payer d’avance les loyers que ces mêmes bailleurs sociaux percevront durant les prochaines années.
Ce montage permet donc à la mairie de Paris d’encaisser de grosses sommes d’argent sur le moment mais la prive de ressources financières pour le nombre d’années restant du contrat de location restant signé avec l’organisme chargé de louer, d’entretenir, et de percevoir les loyers des logements sociaux dont il a la charge. Cette pratique existe depuis la mise en place du budget de l’année 2016. C’est donc une politique qui cherche à assurer le très court terme en menaçant les recettes futures de la Ville de Paris.
Même si pour le budget de l’exercice 2018 ce montage pourra encore être utilisé, la Cour des Comptes régional le remet en cause pour l’avenir. Pour cette année ce sont près de 225 millions d’euros qui ont été encaissés en paiement de loyers anticipés. La mairie de Paris se justifie de cette manœuvre par la baisse des dotations de l’État à la ville. Car il est vrai qu’entre 2015 et 2017 la baisse des dotations de l’État a fait perdre à la ville de Paris 340 millions d’euros.
Les précédentes années, le dispositif était autorisé par le gouvernement, socialiste, comme le maire de Paris. Mais maintenant que c’est la République en marche qui est au pouvoir et que certains dans ce parti aimeraient bien prendre Paris aux mains d’Anne Hidalgo, il est possible que désormais ce mécanisme soit remis en cause.
Une interdiction qui pourrait avoir de graves conséquences pour les parisiens. Cette mesure permettait en effet d’augmenter l’épargne brute de la ville et donc permettre à Paris d’avoir une forte capacité d’autofinancement et d’emprunter de l’argent facilement. Mais si cette mesure est annulée alors la ville ne pourra plus emprunter aussi facilement, ce qui se couple avec la hausse de l’endettement moyen des parisiens que dénonce l’opposition à Anne Hidalgo. Ainsi La dette de la ville est passée de 3,2 milliards à 5,5 milliards depuis le début du mandat d’Anne Hidalgo!
Mais le cabinet du maire assure qu’avec l’arrivée de nouvelles rentrées fiscales, c’est-à-dire la hausse des impôts, les prochains budgets seront néanmoins à l’équilibre.
Toujours d’après le cabinet, la hausse des impôts ne sera pas supportée directement par les particuliers mais via la hausse des taxes sur Airbnb et l’augmentation des recettes via le stationnement. C’est donc encore et toujours les parisiens qui régleront l’ardoise, même indirectement.