Histoire de Paris : Le Moine Bourru, un croquemitaine parisien

Histoire de Paris : Le Moine Bourru, un croquemitaine parisien

Paris Vox – Redécouvrez les grands monuments de Paris, ses rues,  ainsi que l’Histoire, petite ou grande, de la capitale.


Bien moins connu que le Croquemitaine, le Moine Bourru, que l’on dénomme aussi « Moine Gris », n’en est pas moins un très ancien fantôme (ou démon) du folklore parisien. « Les Parisiens font beaucoup de contes sur un fantôme quils appellent le Moine bourru. Il parcourt les rues pendant la nuit, tord le cou à ceux qui mettent le nez à la fenêtre et fait nombre de tours de passe-passe. Il paraît que cest une espèce de lutin. Les bonnes et les nourrices épouvantent les enfants de la menace du moine bourru. » (Guide de Paris mystérieux, p. 355)

De fait, le Moine Bourru a la réputation de déambuler la nuit dans les rues, en proférant les injures les plus grossières afin de discréditer l’habit religieux qu’il porte. Jadis, comme cela a été dit, on effrayait les enfants en évoquant la venue prochaine du Moine Bourru ; le Croquemitaine lui a succédé.

Si l’abbé Migne en fait mention dans son Dictionnaire infernal, le Moine Bourru sera  surtout honoré par la plume de Victor Hugo, qui l’évoquera dans son célèbre Notre-Dame de Paris, utilisant d’ailleurs son nom comme intitulé du septième chapitre du septième livre. L’illustre auteur rappelle ainsi  qu’ « il courait alors par le monde je ne sais quelles histoires de moine-bourru, rôdeur nocturne des rues de Paris » (p. 307). Dans le premier chapitre du huitième livre, le nom du Moine Bourru reviendra également à plusieurs reprises.

Ainsi, selon les années, signale-t-on sa présence ici et là, tantôt dans un quartier, tantôt dans un autre : « Il est sûr que le moine-bourru, qui était lan passé du côté du Temple, rôde maintenant dans la Cité » (p. 324).

On disait aussi que les sorcières ont commerce avec lui. Ainsi, quelqu’un accusera-t-il la Esmeralda d’être l’une d’elles : « Nul doute, cest une sorcière qui a des commerces avec le moine-bourru pour dévaliser les officiers » (p. 325).

A noter qu’en Picardie, on donne également au Chasseur infernal, le nom de Moine Bourru.

 

Eric TIMMERMANS.

 

 

Sources : Dictionnaire des superstitions, Robert Morel et Suzanne Walter, Marabout, 1972 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Guide de Paris mystérieux, Les Guides Noirs, Editions Tchou Princesse, 1978 / Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, Garnier-Flammarion, 1969.