Loi Bloche : régulation des médias ou nouveau gadget législatif ?

Loi Bloche : régulation des médias ou nouveau gadget législatif ?

Paris Vox – Quand des députés pensent solutionner l’emprise excessive des actionnaires sur les médias par une loi,  cela mérite d’être souligné. La défiance envers les médias traditionnels est en effet actuellement très forte, notamment parce que les « grand »s médias nationaux sont détenus par un nombre de plus en plus restreints d’actionnaires.

La pluralité d’information et d’idées étant loin d’être garantie,  le député socialiste de Paris, Patrick Bloche, a dégainé une idée gadget, faire signer aux entreprises de presse une « charte de déontologie » et offrir aux journalistes du privé le « droit d’opposition ».

Très vite la loi a été surnommée « Loi anti-Bolloré », mais nous pouvons légitimement douter que cette loi plus « symbolique » qu’efficiente ne freine les appétits de celui-ci, pas plus, d’ailleurs, que ceux des autres gros actionnaires des médias.

Dans le secteur public,  les journalistes ont le droit de refuser tout acte « contraire à leur intime conviction », on appelle cela le droit d’opposition. En pratique, ce droit est dorénavant étendu au secteur privé des médias.  Mais, chose importante à souligner, le droit d’opposition sera applicable en refusant tout acte qui serait contraire… à la charte déontologique de son entreprise !

Le contenu de cette charte déontologique n’est pas précisé et laissé à la libre interprétation de chaque entreprise.

Si cela n’était déjà pas assez laxiste, on notera que la loi ne prévoit pas de véritables sanctions si aucune charte n’est appliquée.

De plus,  dans un contexte de plus en plus délicat,  et une paupérisation du métier de journaliste, combien d’entre eux oseront s’opposer à leurs patrons et aux actionnaires de leurs divers médis  ?!

La loi imposera dorénavant qu’un titre de presse ne pourra pas être détenu par un actionnaire étranger à plus de 20%.  Quid des binationaux ?

Nos lecteurs, pourront lire par eux même le texte législatif ici et s’en faire une idée :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/renforcement_liberte_independance_pluralisme_medias.asp

Pas de changement donc pour des médias véritablement libres et indépendants, garantis sans actionnaires et financements douteux,  qui ne vivent que du dévouement de leurs bénévoles et de la générosité de leurs lecteurs. (Rappel, pour nous aider, c’est ICI )