Hommage à Dominique Venner interdit : la chronologie et les questions qui fâchent…

Hommage à Dominique Venner interdit : la chronologie et les questions qui fâchent…

Paris Vox – Retour sur la scandaleuse interdiction de la journée d’hommage à Dominique Venner.

Les interdictions contre les évènements dits “d’Ultra droite” se multiplient depuis quelques semaines. L’Action Française, Les Nationalistes ou encore l’Institut Iliade en ont fait les frais. Si le mouvement royaliste avait réussi à être rétabli dans son bon droit par la justice, il en a été différemment pour Iliade ou les Nationalistes qui n’ont pas obtenu l’autorisation de commémorer Dominique Venner dans le premier cas ou Jeanne d’Arc dans le deuxième.

Revenons sur le contexte et déroulé ayant mené à l’interdiction de l’événement organisé par l’Institut Iliade. Le Préfet de Police, Laurent Nunez, écrit un arrêté d’interdiction le vendredi 19 mai. L’arrêté est publié le samedi 20 mai sur le site internet de la Préfecture de Police. Ce même samedi, le commissariat du 12ème arrondissement de Paris tente de rentrer en contact avec François Bousquet, directeur de La Nouvelle Librairie et orateur à l’après-midi d’hommage pour Dominique Venner.

Après quelques péripéties, un gendarme apporte au domicile de François Bousquet l’arrêté d’interdiction. François Bousquet n’est pas l’organisateur de l’hommage, mais le fait d’être orateur suffit à être considéré comme organisateur pour la Préfecture vraisemblablement.

Le libraire prévient alors les organisateurs de l’Institut Iliade de l’arrêté d’interdiction. Décision est prise de contester l’interdiction qui surprend Iliade. Il faut dire qu’on a affaire à un organisme de formation culturel et pas un mouvement d’action politique pure.

La justice statue lundi et confirme l’interdiction, arguant notamment que le requérant a formulé trop tardivement sa demande de référé-liberté. Si on peut comprendre qu’il est difficile pour la justice de statuer en quelques heures, on verra qu’il est difficile de contester un arrêté avant d’en avoir connaissance… La justice ayant débouté l’association, aucune indemnisation n’est envisageable.

Face à cette interdiction, l’Institut Iliade ne courbe pas l’échine. Lors d’une conférence de presse organisée dans un hôtel parisien, Claude Chollet secrétaire de l’institut de formation, affirme la volonté de répliquer à cette dérive liberticide.

L’Institut Iliade a donc entamé une triple action en justice :

  • un recours au plein contentieux auprès du tribunal administratif de Paris ;
  • un recours en excès de pouvoir auprès du Conseil d’État contre la circulaire Darmanin, base de l’interdiction ;
  • une plainte au pénal contre le préfet pour discrimination politique, contraire à la loi Pleven.

Le combat judiciaire s’annonce long et couteux pour l’institut de formation. Il y a plusieurs mois, voire année de procédures judiciaires afin de faire valoir ses droits.

Plusieurs questions peuvent se poser suite à cette interdiction ?

L’Institut Iliade a-t-elle sous-estimé les risques d’une interdiction ?

À quoi est due l’interdiction aussi tardive ?

Est-ce qu’un article de Médiapart a inspiré la Préfecture pour l’écriture de l’arrêté d’interdiction ? (les motifs d’interdictions sont en effet très similaires à un article signé par Nicolas Lebourg, publié de plus quelques heures avant la sortie de l’arrêté)

Sommes-nous entrés dans une ère liberticide d’inspiration libérale centriste ?

Qui sera le prochain victime (les ?) d’une telle interdiction ?

La stratégie des interdictions est-elle une manœuvre pour assécher financièrement les mouvements dissidents ?

À qui profite l’écran de fumée que sont ces interdictions après l’épisode de la réforme des retraites ?