Paris Vox (Tribune) – C’était jeudi dernier, dans l’après-midi. L’Assemblée Nationale décidait, à la majorité, d’intégrer le droit à l’IVG dans la constitution. Des députés de toutes les formations politiques votèrent « pour ». Évidemment, aucun réel débat ne précéda cette décision sociétale fondamentale. Cette façon de faire est symptomatique d’un temps que beaucoup rejettent avec force, et peut être bientôt, avec virulence.
Il faut revenir sur la genèse de ce vote proposé par LFI. Cette formation politique avait initialement en tête trois dispositions législatives. D’abord, la défense des travailleurs ubérisés, lesquels, à côté de l’obsession de IVG, n’eurent que trop peu de valeurs. Ensuite, l’interdiction de la corrida car il est de bon ton de s’intéresser au bien être animal, surtout lorsque l’on peut avoir l’occasion de faire interdire une tradition séculaire. Enfin, l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution. Remarquons d’emblée le manque de cohérence de cette idéologie qui consiste, à la fois, à proposer une loi pour la vie des animaux, et dans le même temps, une autre loi, pour la mort de l’embryon humain. L’inversion des valeurs est totale et s’accompagne de son cortège de bien-pensance et de ses interdictions de penser.
Les députés NUPES sortirent de ce vote, et munis de leur banderole revendicatrice entonnèrent le chant du féminisme. Cela signifie, pour eux, que le féminisme consiste donc, à avoir le droit de traiter son propre corps et l’embryon qu’il porte, comme on le souhaite. Mais si alors, finalement, le féminisme était vu par d’autres femmes, comme autre chose, et de radicalement différent. Si le féminisme était juste apprécié comme étant le droit absolu de donner la vie. Cette vie, que ces autres femmes toutes aussi féministes, considèrent porter en elles, dès lors qu’elles apprennent leur état de grossesse. Et ces hommes, féministes eux aussi, qui devant ces mêmes femmes, entendent un cœur qui bat vers la 6ème semaine. Alors que certains se satisfont de pouvoir arrêter ce cœur à 16 semaines. Ce qui doit alerter avec ce vote, ce sont d’abord les raisons de certains députés R.N. Notons avec stupéfaction la lâcheté de la chef de file du mouvement, laquelle n’a tout simplement pas pris part au vote. Cette fuite improbable devant une responsabilité historique devra interroger les électeurs lors des prochaines échéances. Et que penser de ces députés du même camp, qui au détriment de leurs convictions profondes votèrent « pour », sous le prétexte que le parti ne pourrait pas gagner en 2027, s’il était reconnu comme anti-IVG.
Enfin, il y a vraiment matière à analyser les satisfactions hystériques de certains membres de la majorité et de ses alliés NUPES. Le Garde des Sceaux s’est empressé d’expliquer aux journalistes qu’il s’agissait d’« Un vote historique, un grand honneur, une grande émotion » « plus que nécessaire en ces temps agités ». Et Madame Panot affirmant, « notre pays parle au monde ». Les moralisateurs progressistes étaient de sortie.
Plus personne ne se méfie vraiment, alors qu’à mesure de leurs victoires, ces chantres de la liberté ne laissent plus aucune place à la contradiction. Ils sont le Bien à suivre et le monde doit obéir.
Or, ne pourrait-on pas penser autrement ? Peut-être en effet que ce n’est pas le temps qui est agité mais que ce sont eux, qui agitent le temps…
Me Yves Arthémile