Expo : dessins français du XIXe siècle

Expo : dessins français du XIXe siècle

Paris Vox – PARALLÈLEMENT A L’EXPOSITION CONSACRÉE A LÉON BONVIN, LA FONDATION CUSTODIA PRÉSENTE QUELQUE 150 DESSINS EXTRAITS DE SES RÉSERVES. UN AUTRE REGARD SUR L’ART FRANÇAIS AU XIXE SIÈCLE.

A la plume, ou à la craie, ou rehaussé d’aquarelle, ou véritable « dessin peint », c’est le dessin dans tous ses aspects qu’on trouve ici, le point commun à tous étant le support papier. Et encore… Le chêne de la Reine blanche, dans la forêt de Fontainebleau, dessiné par Théodore Rousseau, l’a été sur toile. Sans doute préparait-il une peinture quand il fut pris d’une fièvre fusiniste qui lui fit achever un dessin à peine rehaussé de craie blanche et auquel la couleur n’aurait rien apporté de plus.

Autres grands noms de paysagistes : Millet, Huet, Isabey, Boudin, Jongkind… Mais aussi des artistes qu’on connaît moins dans ce registre : Viollet-le-Duc (Au-dessus du lac Blanc), Gavarni (Une porte à Montmartre) ou Gustave Doré (Paysage montagneux sous la neige). Et une flopée d’artistes dont le nom « dit quelque chose » – nombre d’entre eux furent photographiés par Nadar – mais auxquels l’histoire n’a pas donné une grande place. Que sait-on d’Auguste Péquégnot, qui dessine de lunaires Baraques près des carrières à Montfaucon ? D’Antoine Chintreuil (Vue d’Ivry) ? De Louis Français (étonnant Ruisseau dans une forêt) ? De Jean-Antoine Constantin, à la manière large et maestro de la plume et du lavis (Au retour de Fontaine-de-Vaucluse), ou de Théodore Caruelle d’Aligny qui dessine d’une plume fluide et très « moderne » le Ruisseau dans un vallon près de Grindelwald ? Ils ont été victimes de la paresse intellectuelle et de la routine des « spécialistes ». Contre l’oubli ou la méconnaissance, l’exposition et l’imposant catalogue (40 euros) feront désormais référence en la matière. (Jusqu’au 8 janvier 2023. Fondation Custodia, 121 rue de Lille, Paris VIIe.)

Samuel Martin

Théodore Rousseau (1812-1867), Le Chêne de la Reine Blanche, vers 1860. Fusain, rehaussé de craie blanche, sur toile préparée. – 1180 × 888 mm. Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 1995-T.5.