Paris Vox – Créée en 1142 dans le Gers, proche de Toulouse, l’abbaye Sainte-Marie de Boulaur accueille aujourd’hui vingt-sept moniales cisterciennes. Elles occupent leurs journées par le travail et la prière, comme le veut la règle de saint Benoît “Ora et Labora”. C’est parti, Divine Box vous raconte tout sur ce lieu !
Implantée dans les environs de Toulouse depuis le XIIe siècle. – © Abbaye de Boulaur
Les fondateurs du “Bon Lieu”
Pétronille de Chemillé, doyenne de l’abbaye de Fontevraud, est aussi la fondatrice de la communauté de Boulaur. C’était l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe, qui n’accueillait que des jeunes filles nobles. Parmi les créateurs de Boulaur, il y a un archevêque et un comte, et la première abbesse est une comtesse devenue veuve ! Bref, une belle équipe pour commencer sans problème les premiers siècles… C’est aussi grâce aux superbes paysages du Gers qu’on finit par donner à ce lieu le nom de Boulaur, qui vient du latin « Bonus Locus », le Bon Lieu !
Superbes paysages du Gers avec les vaches de la communauté. – © Wikipédia
Début d’une nouvelle époque…
La Révolution marque la fin d’une belle époque pour la communauté de Boulaur : l’État dissout la communauté. Au cours du XIXe siècle, quelques moniales fontevristes essayent de toutes leurs forces de redonner de la vie au lieu en restaurant l’église qui tombe en ruine. Malchance : une seconde fois, celles-ci sont contraintes de partir en 1904 à cause des lois anticléricales… Autre essai en 1949 : quatre anciennes moniales bénédictines rachètent l’abbaye pour une toute petite somme d’argent, s’y installent et y vivent selon la vie cistercienne. Malheureusement, les vocations ne viennent pas et l’avenir s’annonce très incertain…
Au retour des sœurs en 1949, différents travaux de restauration et de reconstruction des bâtiments débutent. – © Abbaye de Boulaur
Une abbaye mise à l’épreuve !
En 1979, les conditions sont tellement critiques qu’il n’y a plus que cinq sœurs. Le supérieur de l’ordre cistercien a alors une idée. Pourquoi ne pas prier Claire de Castelbajac, une fille du pays morte en odeur de sainteté à vingt-et-un ans, quelques années auparavant ? Quelques mois plus tard, à la surprise de la communauté, cinq jeunes filles se présentent au Monastère de Boulaur ! La première s’appelle d’ailleurs… Claire ! Incroyable, non ? Les années suivantes, les vocations sont plus nombreuses. La communauté, forte de sa jeunesse, a même fait revivre en 1998 l’abbaye de Rieunette, dans l’Aude !
Même si, de son vivant, Claire de Castelbajac n’est pas beaucoup allée au monastère de Boulaur, les sœurs lui sont immensément reconnaissantes d’avoir intercédé pour de nouvelles vocations. C’est pour ces belles raisons que les sœurs ont été chargées de sa cause de béatification devant le Vatican !
Par l’intercession de Claire de Castelbajac (ci-dessus), la communauté de Boulaur reprend vie dans les années 80 ! – © Abbaye de Boulaur
Toujours des challenges en tête
Les cinq entrées ont permis un nouveau mouvement à Boulaur. Aujourd’hui, la communauté est composée de vingt-sept sœurs. Elles vivent de la règle de saint Benoît « Prière et travail ». Elles prient notamment sept fois par jour, et le premier office est à 5h15 ! Les religieuses vivent sinon de leur petite ferme agricole. Elles développent notamment un agriculture biologique sur leur exploitation de vingt sept hectares.
À l’abbaye de Boulaur, les projets fusent à toute allure… Pendant deux ans, les sœurs ont travaillé avec des musicologues, par exemple, sur un livre de chants cisterciens ! Mais le plus gros projet des sœurs reste la reconstruction du site du monastère. Au programme : construction d’un cloître pour les invités et agrandissement de l’espace d’accueil. Mais aussi et surtout : extension de l’exploitation agricole pour des produits d’artisanat monastique comme le faisaient, jadis, « les granges cisterciennes du XIIe siècle » !
Équeutage de légumes par la communauté de Boulaur. – © Abbaye de Boulaur
Des produits made in abbaye
Les moniales sont de vraies agricultrices : elles ont des vaches, des cochons, un potager, et même un verger… Il y a beaucoup de travail, et heureusement que deux sœurs sont ingénieures agricoles de formation pour s’occuper de tout ça ! Leur petit élevage d’une dizaine de vaches leur permet par exemple de fabriquer du fromage. C’est en partie grâce à leurs cinq cochons, leurs poules et leurs lapins, qu’elles font de succulents pâtés et terrines. Avec les fruits de leur jardin, elles font aussi toute une gamme de confitures, dont la confiture de cornouille, leur spécialité ! Et grâce à leurs champs, elles produisent également de la farine de sarrasin.
Si vous êtes de passage dans le coin, n’hésitez pas à faire un petit détour pour visiter ce lieu et acheter les bons produits des sœurs : Abbaye de Boulaur, 32450 Boulaur. Sinon, vous pouvez aussi retrouver les produits de l’abbaye de Boulaur sur la boutique monastique en ligne de Divine Box.