Christophe Bentz: “Honorer notre engagement d’assistance” avec les Chrétiens du Liban

Christophe Bentz: “Honorer notre engagement d’assistance” avec les Chrétiens du Liban

Paris Vox – Rencontre avec Christophe Bentz, conseiller municipal de Saint-Germain-en-Laye (groupe “Audace Pour Saint-Germain”) à propos du lien entre sa ville et le Liban.

Pourriez-vous nous rappeler le lien qui unit la ville de Saint-Germain en Laye et le Liban ?

Le 28 avril 1649, le Roi Louis XIV, lui-même né à Saint-Germain-en-Laye, a adressé, sous l’autorité de la Reine régente car il n’avait alors que 11 ans, une lettre d’engagement de la France qui offre aux chrétiens maronites du Liban « assistance et protection » de toute la nation en vertu des liens très forts qui existent entre nos deux peuples. C’est un document qui donne une dimension historique au lien de solidarité avec le Liban, a fortiori lorsque ce dernier traverse une épreuve et sollicite notre soutien.

Cette lettre de protection a été signée à Saint-Germain-en-Laye, d’où le devoir pour notre ville d’apporter une aide spéciale à la ville de Beyrouth durement touchée par cette explosion destructrice.

La Mairie de Saint-Germain accorde une subvention à la ville de Beyrouth. Vous estimez que cela n’est pas suffisant, que suggérez-vous ?

Ce n’est pas tant la question du montant de la subvention de 10 000 euros à une ONG mais plutôt celle de la démarche de fond. Que la Ville soutienne financièrement la reconstruction de Beyrouth est une bonne chose. Notre groupe municipal d’opposition a d’ailleurs voté favorablement à cette délibération. Mais la vocation historique très singulière de Saint-Germain-en-Laye, que nous avons évoquée précédemment, nous exhorte à faire bien davantage en terme d’engagement. Nous devons aller bien au-delà d’un simple chèque avec un engagement plein et entier de la Ville autour d’un ou plusieurs évènements de soutien et de solidarité.

Quel accueil cette suggestion a-t-elle reçue au sein du Conseil Municipal ?

Le Maire ne s’est pas opposé à ce que nous puissions faire des propositions, comme celle que j’ai évoquée lors du Conseil Municipal, à savoir que la Ville accompagne l’organisation d’une journée de solidarité dédiée au soutien au Liban et à la reconstruction des quartiers détruits de Beyrouth. Cette journée, qui pourrait être récurrente car la reconstruction de Beyrouth prendra de nombreuses années, serait l’occasion d’organiser des évènements (concerts, expositions, conférences, etc.) mais également des collectes afin de réunir des fonds privés qui viendraient s’ajouter à la subvention municipale. Cette journée permettrait également de mieux faire connaitre la culture maronite et libanaise aux Saint-Germanois. Nous pourrions même imaginer créer des partenariats pérennes entre certains quartiers de Beyrouth et Saint-Germain. J’attends donc des actes concrets de la part de la Majorité municipale pour soutenir les initiatives privées qui vont émerger dans les jours à venir.

Nous vous laissons conclure librement

Il s’avère que ce sont les quartiers chrétiens qui ont été le plus touchés par l’explosion, d’où notre devoir d’honorer notre engagement d’assistance et de protection auprès d’eux, depuis cette lettre royale de 1649. C’est la raison pour laquelle il m’est apparu indispensable de soumettre cette idée lors du dernier Conseil municipal. Nous devons être à la hauteur de notre Histoire, de nos engagements et de l’impérieuse nécessité de reconstruire au plus vite les quartiers détruits de Beyrouth, pour le bien des populations qui souffrent. Concrètement, nous devons apporter notre aide notamment grâce aux relais locaux qui sont au plus près du terrain et qui connaissent les problématiques, comme l’AED, SOS Chrétiens d’Orient ou encore l’Œuvre d’Orient.

Beaucoup de Libanais vivent en France et beaucoup de Français au Liban. Nous avons de nombreux intérêts en commun. Plusieurs familles libanaises vivent à Saint-Germain-en-Laye, notamment notre ami Fouad Hassoun, père de famille, chrétien engagé et reconnu, amoureux de la France dont le parcours extraordinaire incarne ce lien presque charnel entre nos deux pays.

Il y a une continuité historique de fraternité dans les relations qui nous lient fortement avec le Liban. En cette période de grandes difficultés, les Français ont le cœur tourné vers Beyrouth et le Liban.

Pour suivre Christophe Bentz sur les réseaux sociaux, c’est ici !