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Privatisations: dettes en commun, profits privatisés

Privatisations: dettes en commun, profits privatisés

Paris Vox – (Tribunes)  L’assemblée Nationale a ouvert cette semaine la voie à une privatisation de plusieurs entreprises publiques telle que La Française des jeux ou encore Aéroport de Paris. Cette décision suscite le débat et fait enrager Jean Ernice.


Les députés ont voté la possibilité d’une vente de tout ou partie des actifs que l’Etat détient dans Aéroports de Paris. Enfin, 46 députés ont voté cette possibilité. 39 députés ont voté pour, 7 contre. Les autres députés devaient certainement s’exercer à l’aquaponey et ne pouvaient légitimement pas prendre part au vote. Ne les blâmons pas, ils ont certainement mieux à faire que de voter des lois aussi peu importantes que le bradage du patrimoine public…

On plaide généralement pour une privatisation de certains services publics en arguant qu’ils ne sont pas efficaces. On reproche également souvent à ces derniers de ne pas être assez bien gérés. Il y a toujours un génie qui explique qu’une gestion saine implique qu’elle soit privée. C’est d’ailleurs pour cela que des pans entiers de l’économie ont été privatisés. La gauche comme la droite ont vendu le bien national depuis 1986. Certaines privatisations paraissent anecdotiques des années après, c’est le cas de TF1. D’autres privatisations sont un véritable scandale, c’est le cas par exemple des autoroutes. Les chiffres avancés par France Inter ont de quoi faire bondir littéralement chaque citoyen.

Malgré de tels précédents, on s’apprête à privatiser des services qui fonctionnent bien et même qui rapportent beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat. C‘est ainsi ce qu’il reste de la loterie nationale qui s’apprête à passer sous pavillon privé. En 2017, la Française des Jeux avait réalisé un bénéfice net de 181 millions d’euros. Pour le Groupe Aéroport De Paris (ADP), le bénéfice en 2017 culmine à 571 millions d’euros.

Un adage dit qu’on mutualise les pertes mais qu’on privatise les profits. Il semble que cet adage se vérifie de façon implacable que le président de la républiquese nomme Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande ou Macron…

Jean Ernice