Retour sur l’évasion de Redoine Faïd

Retour sur l’évasion de Redoine Faïd

Paris Vox –  Redoine Faïd, braqueur multirécidiviste, s’est de nouveau évadé dimanche matin de la prison de Réau (Seine-et-Marne) grâce notamment à la complicité passive de l’administration.


L’ÉVASION

Un hélicoptère, dont le pilote avait semble-t-il été pris en otage, s’est posé vers 11h20 dans la cour d’honneur de la prison, la seule qui ne soit pas protégée par des filets ou des filins contre ce type d’intrusion.

Deux hommes, armés semble-t-il de fusils d’assaut de type Kalachnikov et de cocktails Molotov, sont sortis de l’appareil, un troisième homme restant sur place pour tenir en joue le pilote, et ont lancé des fumigènes.

Redoine Faïd se trouvait au parloir avec l’un de ses frères, Brahim, qui a été interpellé par la suite et placé en garde à vue, a-t-on dit de source judiciaire.

L’évasion a été facilitée par les ordres mêmes que reçoivent les agents pénitentiaires. En effet, selon un syndicaliste de la prison : “nous avons ordre de ne pas tirer sur un aéronef et les agents, dans l’établissement, ne sont pas armés.

L’appareil a été retrouvé calciné à Gonesse, dans le Val-d’Oise, et Redoine Faïd a poursuivi sa cavale en voiture.

UN RÉCIDIVISTE DE L’ÉVASION

Redoine Faïd, 46 ans, s’était déjà évadé de la prison de Sequedin (Nord) en avril 2013 à l’aide d’explosifs et après avoir pris quatre surveillants de prison en otages. Il avait été arrêté après six semaines de cavale.

Braqueur très médiatisé qui a publié en 2010 un livre sur son expérience (“Braqueur : des cités au grand banditisme”), Redoine Faïd, né à Creil (Oise), est considéré comme l’organisateur du braquage avorté qui a entraîné la mort d’Aurélie Fouquet, mère de famille de 26 ans, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

En dépit de sa proximité avec les membres du commando, dont son frère Fisal, condamné en juillet 2016 à 20 ans de prison par la justice algérienne, Redoine Faïd a toujours affirmé n’avoir rien à voir avec le projet d’attaque et la mort de la policière.

En avril dernier, la cour d’assises de Paris a néanmoins aggravé en appel sa condamnation dans ce dossier, en la portant à 25 ans de prison au lieu de 18 en première instance.

Il cumulait déjà par ailleurs de lourdes peines : il a été condamné en 2017 à 18 ans de prison pour l’attaque d’un fourgon blindé en 2011 et à 10 ans pour son évasion de la prison de Lille-Sequedin.