Grand remplacement, le burger détronne le civet de sanglier

Grand remplacement, le burger détronne le civet de sanglier

Paris Vox (Tribunes) – Jean Ernice dénonce dans sa tribune l’effacement de la culture française au détriment de la culture américaine. Et, selon lui, cela commence dans nos assiettes ! 


Au détour d’une conversation à une grande tablée avec des amis provenant des quatre coins du pays, j’ai eu une preuve supplémentaire que l’américanisation de nos modes de vie n’est pas une abstraction. Oui, cette uniformisation “yankee” existe. D’aucuns dénoncent actuellement un remplacement de population. Il ne faut pas oublier qu’il est couplé avec un remplacement culturel. À l’œuvre depuis plus de 70 ans déjà, il nous tue à petit feu.

A table !

Un peu de concentration et d’imagination. Nous sommes neuf autour d’une table en bois. Des tables comme on en fait de moins en moins. Peu pratique pour déménager, elle a le mérite de passer les années et d’être un relais intergénérationnel. Nous mangeons à la table où nos aïeux mangèrent. Il y avait là un flamand, quelques bretons, un solognot, des beaucerons, un provençal et quelques amis alsaciens. Certains sont restés à la campagne quand d’autres ont migré en ville.

En bons français, nous avons rapidement discuté d’un sujet de choix, un sujet crucial autour duquel de nombreux amis se sont déjà fâché, j’ai nommé : la nourriture. 

Il ne doit exister peur d’hommes sur terre en dehors des français pour autant aimer disserter autour de la nourriture.

Chacun autour de la table défend avec force son terroir local, cependant beaucoup (tous ?) méconnaissent le terroir de l’autre. Jamais avare d’un bon mot, votre narrateur s’est alors mis en tête d’interroger ses amis sur la recette du Big Mac. Mon interrogation a suscité alors une réprobation générale et moultes quolibets. Pourtant, tout le monde connaissait parfaitement ce hamburger. Malheureusement la recette du Welsh n’était pas maîtrisée unanimement, pas plus que celle du civet de sanglier ou de la galette de sarrasin. Certains mets phares d’une région étaient même totalement inconnus par d’autres convives.

Et le coca qui me narguait en bout de table …

Les personnes qui partageaient la table se sentent tous défenseur de leurs terroirs respectifs.  Mais, triste ironie, chacun connaît mieux les recettes des fast-food d’inspiration américaine que des plats qui constituent la palette gastronomique hexagonale. Les quolibets ont repris, et on me montra une bouteille de vin rouge, on m’indique alors que cela les américains ne l’auront jamais. C’est là que j’ai découvert qu’une bouteille de soda américain trônait également sur la table depuis le début du repas.

Décidément…

Jean Ernice