Paris Vox (Tribunes) – “La fête à Macron”, oragnisée par la France Insoumise, fait réagir Jean Ernice.
On connaissait la fête à Neuneu, on a désormais la fête à Macron. La fête à Neuneu c’est une fête populaire que l’on fait remonter à Napoléon 1er. Les plus jeunes vont à la pêche aux canards, les plus grands montent dans des manèges à sensations et les gourmands dévorent tout plein de sucreries. On vient pour s’amuser et on repart généralement comblés.
Dans la fête à Macron, on ne vient pas que pour s’amuser, même si l’atmosphère se veut plutôt joviale, et on repart comme on est venu. On vient contester, et se faire croire qu’on fait vaciller un pouvoir. Pourtant, la fête à Macron, c’est un peu la fête organisée pour et par des couillons. Il faut se souvenir des études d’opinion d’après élection présidentielle. Ces études prouvent que l’électorat Mélenchoniste a voté en majorité pour Emmanuel Macron. Comme en attestait Marianne citant l’Ipsos: “52% de ceux qui avaient porté leurs suffrages vers le candidat de la France insoumis au premier tour se sont rabattus sur Emmanuel Macron au suivant.”. Se souvenir de cela, permet de relativiser le mouvement du jour et me vient cette phrase: “Ave Jupiter, ici défilent, ceux qui ont voté pour toi”
Singeant les fêtes populaires, la fête à Macron propose des chars et des caricatures. On se croirait presque dans un carnaval. Il y a là des enfants, des vieillards, ça a les allures de la fête et presque le goût. De la même façon qu’à la fête foraine, on aime tirer à la carabine à plomb, ici, certains se sont essayés au chamboule tout, avec pour cible choisie un véhicule de Radio France. Les manifestants n’ont pas trop de reconnaissances pour un groupe radiophonique souvent prompt à les soutenir.
Au final, ce rassemblement laisse songeur, il y avait 40 000 personnes selon un comptage indépendant, 160 000 selon l’organisation, peu importe en fait. Ce rassemblement comme beaucoup d’autres, ne propose pas de renverser la table, il se borne à contester gentiment. Mélenchon 2017, c’est du sous Mitterrand programme commun de 1981. A ceux qui riraient à droite, il serait indiqué de regarder qui sont leurs leaders aujourd’hui. Le socialisme proposé par Mélenchon est bien éloigné du bien commun et l’intérêt collectif, en attendant ses soutiens défilent dans Paris et jouent l’amusement. A défaut de prendre le pouvoir, on se moque de celui-ci. L’électoralisme est une impasse qui mène à faire une cavalcade en plein mois de mai dans Paris. Mélenchon, pourtant peu féru de l’ancien régime, semble donc devenu le bouffon du pouvoir. Il raille et se moque de Macron sans subir la foudre de ce dernier.