Paris Vox – C’est dans les histoires générales de la Gaule qu’il faut chercher les détails sur les mœurs et les coutumes des Parisii, applicables à toutes les grandes races kimri-gaëliques aussi bien qu’à la peuplade assez obscure dont Lutèce était la principale bourgade.
La vie quotidienne des Parisii
Les Parisii, comme les autres Rimris-Gaëls, étaient hospitaliers, hardis à la guerre, pleins d’intelligence, doués d’une imagination vive, d’un goût prononcé pour les aventures extraordinaires, nobles penchants auxquels se mêlaient la frivolité, l’orgueil et les vices des sociétés que n’avait point éclairées la lumière de la vérité religieuse.
Ne se distinguant en rien des Gaulois de la race sénonaise et des autres Celtes septentrionaux, les Parisii étaient des hommes de haute taille, ayant la peau blanche, les yeux bleus, les cheveux blonds , le regard méchant et farouche. Les riches donnaient à leur chevelure une couleur d’un rouge très-prononcé en la lavant avec de l’eau de chaux, ou en l’enduisant d’un cosmétique composé d’huile et des cendres de certaines plantes. Le peuple portait les cheveux longs et flottants; les guerriers les relevaient en touffe sur le haut de la tête. La coutume était de laisser croître la barbe, mais les hommes d’une haute origine se rasaient le visage et se bornaient à porter de longues moustaches. Leur vêtement national était un pantalon appelé braie, assez étroit.
La blouse, encore populaire dans nos ateliers et dans nos campagnes, faisait essentiellement partie de leur costume. Par-dessus ce vêtement les riches et les nobles portaient une casaque ou saie tantôt simplement rayée, tantôt revêtue de broderies ou de peintures, selon la condition sociale du personnage, qui la jetait sur ses épaules ou l’agrafait autour de son cou. Cette espèce de manteau court était remplacé, dans le peuple, par des peaux de mouton ou de bêtes fauves. Les hommes riches et les chefs militaires aimaient à se parer d’anneaux, de bracelets et de colliers.
Le mari avait droit de mort sur sa femme, le père sur ses enfants, et, lorsqu’il y avait présomption qu’un homme avait péri victime d’un empoisonnement ou d’un crime , sur ce simple soupçon on livrait sa veuve à d’effroyables tortures. La polygamie était autorisée par la loi; mais cet abus était restreint, parce que la communauté des biens existait entre les époux et que le mari devait apporter une part égale à celle de sa femme.
Leurs repas étaient plus copieux qu’élégants, mais l’étranger et l’hôte y avaient toujours une place d’honneur. L’usage voulait que la cuisse de l’animal servi sur la table fût le mets réservé au plus brave, et c’était là une source de contestations sanglantes. Hors période de chasse ou guerre, le temps était consacré aux festins; l’usage des Gaulois était de manger assis, selon la coutume moderne, et non d’après l’habitude des Romains. Les repas se terminaient souvent par des combats singuliers, amenés par l’ivresse, et quelquefois par le chant des hymnes nationaux qu’entonnaient les bardes et qui célébraient la gloire des ancêtres.
Amédée Gabourd