Paris Vox – La société Ikea est accusée de s’être renseignée illégalement sur son personnel en 2012.
“L’affaire Ikea ” n’est pas nouvelle, elle avait été sortie par Le Canard Enchainé en 2012. Les journalistes de la cellule investigation de France Inter reviennent sur cette affaire qui vient d’être renvoyée en correctionnelle suite à la saisine du parquet. Elle est digne des grandes heures du KGB: surveillance, intrusion dans la vie privée, tentative de manipulation…
Dans le magasin de Franconville, l’entreprise avait, semble-t-il, décidé de surveiller un leader syndical. Ce dernier confie aux journalistes de France Inter: “En me promenant j’ai croisé un vigile, le même était encore là quand je faisais mes courses… Je voyais aussi une personne dans sa voiture qui restait garée en bas de chez moi “. L’ensemble de ces déplacements et bien d’autres choses auraient ainsi été consignées dans un rapport de 55 pages traitant du magasin de Franconville d’où venait le syndicaliste.
Une autre histoire rapportée est édifiante. La direction du magasin faisait embaucher des salariés dans le seul but de surveiller et de rapporter les propos tenus par les membres du syndicats concernant a direction.
Mais l’entreprise ne se contentait pas de surveiller une partie de ses salariés; En effet, l’enquête fait également état d’une surveillance accrue des candidats à l’embauche dans les magasins. Selon France Inter, qui cite une déclaration faite par un ancien responsable d’Ikea-France auprès des enquêteurs : “L’objectif était clair, c’était de savoir si les personnes avaient un passif judiciaire. J’ai fait observer à la direction générale que cela aurait un coût. Mais on m’a dit que le jeu en valait la chandelle.”
Cette surveillance avait même été étendue à certains clients afin de vérifier la véracité d’informations fournies par ces derniers voire même de savoir si les clients étaient “connus des services de police”.
Cette surveillance et ces missions de renseignements auraient été réalisées par d’anciens policiers ou agents de renseignements convertis dans le privé. Ces barbouzes auraient bénéficié de complicité dans la police pour accéder à certaines données…