Paris Vox (Tribune) – Chaque semaine, en partenariat avec Radio Libertés, nous publions la retranscription écrite de la chronique d’actualité et d’analyse d’Arnaud De Robert. Aujourd’hui, il revient sur “l’affaire Jeanne d’Arc” qui a secoué l’organisation des fêtes johanniques d’Orléans.
Je n’ai rien contre Mathilde, pas plus que je n’avais quelque chose de personnel contre Mennel. L’une comme l’autre auraient d’ailleurs bien pu passer inaperçues ou presque dans une société française homogène, culturellement comme ethniquement, dans une société verticalisée sur ses principes. Je n’ai rien contre Mathilde et Mennel et je n’en veux surtout pas à cette étudiante de 17 ans qui n’est pour rien dans ce que je considère être une offense et qui j’en suis sûr est à mille lieux de toute provocation ethno-culturelle. Je n’ai rien contre Mennel et Mathilde, mais il y a une différence entre la première et la seconde, c’est que les fêtes johanniques c’est autre chose que The Voice. Là ou Mennel n’était finalement que le produit formaté d’un radio-crochet, Mathilde est censée incarner un symbole. Je devrais même dire le symbole de la France, tant Jeanne d’Arc est bien plus chère que Marianne au cœur de nombreux français. Et tout dans l’existence est affaire de symbole. La variété peut bien varier, le symbole lui, ne peut être que corrompu. Et ça, il y a fort à parier que le comité de sélection des fêtes johanniques d’Orléans, pétri de bien-pensance et de vivre-ensemble, ne pouvait l’ignorer. Peut-être se réjouissait-il même secrètement de l’effet provoqué par cette nomination.
les fêtes johanniques c’est autre chose que The Voice. Là ou Mennel n’était finalement que le produit formaté d’un radio-crochet, Mathilde est censée incarner un symbole. Je devrais même dire le symbole de la France, tant Jeanne d’Arc est bien plus chère que Marianne au cœur de nombreux français.
Je conçois aisément que l’hystérie et l’outrance de certains éléments de la fachosphère puissent en énerver plus d’un. L’hystérie est hélas pratiquement devenue le seul canal d’expression moderne et bien sûr l’outrance ne peut appeler le débat. Mais ce qu’il faut y voir, ce qu’il faut entendre au-delà de la démesure des propos c’est un cri du cœur, le cri d’indignation de d’un grand nombre de français. Certains voudraient faire de nous des idiots, des racistes bas-du-front, pavloviens débiles. Ce serait tellement plus simple. Navré mais contester cette nomination n’est pas nier l’existence de Mathilde. Contester cette nomination c’est respecter à la fois Jeanne d’Arc et ses origines et combattre l’idéologie mondialiste, multiculturaliste, celle du grand effacement et du grand remplacement.
Non, nous ne sommes pas contre cette Mathilde dans un réflexe pavlovien débile. Si nous avons décidé d’être contre, c’est parce que nous prenons en compte la conjoncture actuelle, celle d’un grand remplacement, d’une promotion permanente de l’autre. Personne ne peut nier que depuis cinquante ans, le Système mène contre notre peuple une guerre de destruction totale, une guerre culturelle et ethnique. Depuis cinquante ans la xénophilie est érigée en crédo, les enseignants procèdent dans les têtes au grand nettoyage historique, à l’éradication de la substance française. Il faut effacer nos racines, il faut oublier ce « Nous » magnifique qui parle à travers les âges.
Et je dis à mes amis catholiques qui défendent la Jeanne métisse d’Orléans qu’ils ont sûrement raison sur le fond religieux de leur défense, mais qu’hélas nous n’en sommes plus là. Jeanne n’est pas que catholique, elle est une icône nationale, elle est l’incarnation de l’esprit de résistance français. Elle symbolise et singularise ce que nous sommes en tant que peuple. Jeanne d’Arc est en ce sens le symbole encore puissant de notre identité. Et même une défense sincère de ce choix sert les intérêts de l’ennemi. Il n’est que de voir Marlène Schiappa ou le président Macron voler au secours de la Jeanne métisse. Oui, il faut une identité aux choses et aux êtres. C’est le respect de cette identité dans sa composante historique, culturelle et ethnique qui permet de définir un « Nous », qui permet de nous penser encore un destin et un avenir. Et comme le disait il y a quelques jours un auditeur antillais sur une grande antenne de radio : « Moi je suis noir, français et noir, je connais mon histoire. Et dans mon histoire, celle de la France, Jeanne d’Arc est lorraine et blanche. » Simple et clair. Si Jeanne d’Arc devient métisse, alors on touche à la substance du symbole et c’est une autre histoire que l’on raconte. Oui, une autre histoire, mais pas l’Histoire de France. Bonne semaine.