Paris Vox – La Fondation Abbé Pierre a publié son 23ème rapport annuel sur le mal-logement. Il précède le projet de loi logement qui devrait être présenté en mars en Conseil des ministres et contenir des mesures pour les plus précaires.
La fondation a rappelé que la France compte près de quatre millions de personnes mal logées, plus de 12 millions d’autres « fragilisées » (locataires en situation d’impayés, par exemple) et sans doute plus de 143 000 personnes à la rue. Dans un tel contexte, Christophe Robert, le délégué général de la fondation Abbé Pierre a dénoncé les mesures « antisociales » prises par le gouvernement Macron. Il a notamment fustigé « les suppressions de l’ISF (impôt sur la fortune), de la taxe d’habitation et, de l’autre côté, la baisse de cinq euros des aides pour le logement ». Moins « politiquement correct », il aurait pu ajouter la priorité donnée à l’hébergement et au logement des migrants clandestins.
Parmi les 896 000 personnes privées de logement personnel, selon l’INSEE, on compte 143 000 personnes sans domicile. Le recensement de la population dénombre également 85 000 personnes en habitations de fortune tandis que 24 733 personnes vivent à l’hôtel. On notera aussi 643 000 personnes hébergées chez des tiers de manière très contrainte.
En ce qui concerne les « mal logés », 2 819 000 d’entre eux vivent dans des conditions de logement très précaires et 934 000 personnes vivent en « surpeuplement aggravé » (il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement). On ajoutera également 208 000 personnes en habitat mobile vivant dans de mauvaises conditions.
Un état des lieux plus que préoccupant et une tendance à l’aggravation. Ainsi le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012 etcelui des personnes en hébergement contraint chez des tiers de 19 % entre 2002 et 2013.