Pourquoi convient-il d’interdire les publicités dans le métro parisien ?

Pourquoi convient-il d’interdire les publicités dans le métro parisien ?

Paris Vox (Tribune) – Jean Ernice ne supporte plus de voir des publicités dans les transports publics !


Il y a évidemment plus urgent. Mais n’est il pas temps d’abolir les publicités dans les transports en commun ?

On estime le temps de trajet d’un francilien à 68 minutes par jour en moyenne… Permettez moi de reprendre ici le trajet pas si fictif  d’un parisien.

Sorti de chez lui, le café à peine avalé, son oeil est capté par d’innombrables enseignes lumineuses.

Le M qui brille au loin, s’il n’est pas celui d’une enseigne de restauration rapide, signifie que notre parisien arrive aux portes du métropolitain.

Dans les couloirs qui le mènent au quai du métro avez-vous déjà fait cinq mètres sans croiser de panonceau publicitaire ?

Pas le temps de s’appesantir sur les couloirs, on arrive sur les quais, souriez vous êtes cernés ! Des publicités partout, tantôt pour un appel au don culpabilisateur, tantôt pour vanter l’infidélité conjugale !

Puis arrive le métro tant espéré !

Durant le trajet, le voyageur peut observer ce qui l’entoure s’il n’a pas les yeux rivés sur son téléphone. De moins en moins souvent, le regard du voyageur croise celui d’un de ses semblables… mais là encore il peut s’évader et  regarder les publicités, quasiment une dizaine dans le petit wagon. Même les citations pour le moins inégales des concours de poésie sont criblées de logos.

On nous rebat les oreilles sur le développement durable. À juste titre d’ailleurs ! Mais les publicités sont un désastre écologique, papier (fusse -t-il recyclé), colle, encre, sans compter le transport. Pourtant si peu de personnes pour les remettre en cause alors qu’elles promeuvent une consommation effrénée et non entravée.

Les nouveaux supports publicitaires, ces écrans de marque sud-coréenne, commencent à coloniser les couloirs du métro. Avant de coloniser nos esprits!

Notre cerveau ingurgite, consciemment ou non, des milliers de stimulis liés à la publicité. Certains chercheurs avancent le chiffre de 2 000 messages publicitaires par jour. Chiffre que l’on peut multiplier par 7 lorsqu’on ajoute l’ensemble des placements plus discret (sponsoring, le placement de produits dans les films, les enseignes et devantures de magasins, les publicités sur distributeurs de boissons, les displays et autre présentoirs dans les magasins, les logos bien identifiables sur les vêtements… etc).

La publicité est la partie la plus visible de la propagande du système capitaliste. Ceux qui s’y attaquent se cassent les dents en général. Trop d’intérêt et d’enjeux financiers sont en jeu et la répression est au rendez-vous…

D’aucuns doivent sourire ou souhaitent minorer ce constat pourtant bien réel. Pourtant rares sont les personnes à ne pas connaître le slogan ou l’accroche publicitaire de nombres de grandes marques. Nos enfants reconnaissent des logos par milliers mais n’ont pas connaissance des héraldiques de nos contrées ou de la forme des feuilles des différents arbres.

Il est courant de dénoncer le grand remplacement, la publicité en est un également. Un remplacement culturel, idéologique. Une propagande qui souhaite nous dicter notre façon d’être et de consommer… C’est un autre mur de Berlin qui doit s’effondrer.