Débat Le Pen/Macron: match nul!

Débat Le Pen/Macron: match nul!

Paris Vox (Tribune)  – C’est une curieuse impression qui ressort du très (trop ?) attendu débat du second tour des élections présidentielles françaises. D’un côté comme de l’autre, on aurait voulu s’enthousiasmer pour cette confrontation de deux visions politiques radicalement opposées au cours d’une soirée télévisée qui, selon certains observateurs, était susceptible de faire basculer le résultat du scrutin.


Or, à l’issue de près de trois heures d’échanges véhéments mais brouillons, c’est un sentiment de déception, voire d’affliction, qui domine.

Aucun candidat n’a véritablement surpassé l’autre, les deux se sont montrés nerveux, imprécis, confus et agités… Tout ça pour ça, aurait-on envie de dire… Difficile en effet de ne pas ressentir un arrière-goût de médiocrité devant ce crépage de chignons un peu enfantin et très amateur.

Marine Le Pen, offensive mais maladroite, n’a pas réussi à sortir de son rôle de leader de l’opposition populiste pour rassurer et incarner un véritable projet présidentiel rassembleur.

Emmanuel Macron, quant à lui, s’est borné à réciter son credo libéral-libertaire, n’hésitant pas à mentir sciemment à plusieurs reprises afin de s’affranchir du bilan du gouvernement Hollande dont il a pourtant été un membre des plus actifs. Cherchant à passer pour un « homme neuf », bien qu’il soit entouré de tous les vieux épouvantails de la Ve république (BHL, Pierre Bergé, François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit…), le candidat « En Marche » a voulu axer le débat sur les questions économiques, sensées être le « point faible » du Front National. Mais, trop technique ou trop amphigourique, il a peiné à convaincre.

On s’étonnera plus particulièrement du peu de place accordée aux problématiques de l’immigration, pourtant préoccupation majeure des français et cheval de bataille traditionnel du parti de Marine Le Pen.

L’ensemble du débat manquera en tout cas tragiquement de hauteur de vue, de perspectives à long terme et de sérénité. Comme le commentera Jean-Marie Le Pen, « il s’agissait plus d’un débat de chefs de partis que de présidentiables… ».

Au final, on ne retiendra que quelques saillies et bons mots, notamment ceux de la candidate patriote affirmant que « La France sera de toute façon dirigée par une femme, soit moi, soit Angela Merkel… » ou déclarant que son adversaire est le « candidat du pouvoir d’acheter la France »…

Rien de très brillant au regard des enjeux civilisationnels vitaux auxquels la France est confrontée. Un débat qui ne marquera ni l’histoire de la télévision, ni celle de la politique. A oublier.

Xavier Eman

(texte initalement paru sur le site d’information italien: http://www.ilprimatonazionale.it/)