Mélenchon piège à c …

Mélenchon piège à c …

Paris Vox a le plaisir de proposer à ses lecteurs une sélection des retranscriptions écrites des chroniques d’Arnaud de Robert, diffusées quotidiennement dans la matinale de Radio Libertés.


Il détrônerait presque Emmanuel Macron sur BFM TV !! La dernière trouvaille de la médiacratie en ce moment c’est Mélenchon. Et quand je dis trouvaille, je devrais dire retrouvaille parce que c’est exactement le même scénario médiatique que la précédente présidentielle. Sentant sans doute que leur poulain d’En Marche ! pédale un peu dans le vide, que la dynamique du sémillant banquier patine, nos chers journaleux-oligarques ressortent la carte Mélenchon. Histoire d’enfoncer un peu Fillon, histoire aussi d’empêcher les abstentionnistes de gauche de filer à la pêche,  histoire surtout d’espérer gratter quelques voix à cette satanée Marine qui monte, qui monte. Mélenchon c’est un peu l’histoire du Canada Dry : ça a la couleur de la révolution, ça porte les oripeaux de la révolution, ça cause révolution mais c’est un pur produit du Système.

Mélenchon c’est un peu l’histoire du Canada Dry : ça a la couleur de la révolution, ça porte les oripeaux de la révolution, ça cause révolution mais c’est un pur produit du Système.

Une vraie-fausse gauche de contestation si l’on veut. C’est pratique les pantins, suffit de les agiter devant le nez du peuple de gauche oublieux, de lancer les premières notes de l’Internationale, de porter les costards de Jaurès et hop, l’espoir des forces du progrès renait. Une arme redoutable. On aurait tort de croire les journalistes goguenards vis-à-vis de la campagne de Mélenchon. Ils ont très intelligemment couvert sa campagne, comme en 2012. Un crescendo savamment dosé qui le présente en trois temps : l’homme seul qui construit un projet, le tribun qui rallie la seconde gauche et enfin l’homme inspiré qui rassemble les foules. Peu importe que cela ne se traduise jamais dans les urnes, l’objectif c’est de corréler l’engin Mélenchon à la tête de pont Macron. Oh pas en les associant, impossible et contre-productif. Non, mais en créant un second front comme disent les militaires, un nouveau pôle de captation des attentions et des opinions. Au besoin, les sondages – armes de manipulation massive – sont focalisés sur Mélenchon comme depuis dix jours. Et l’on fait monter la bête, bête trop contente de sortir du carcan des 10-12% dans lesquels elle baignait. Et Mélenchon si acide envers les sondages et les sondeurs se fait tout d’un coup lyrique en parlant des augures positifs et des oracles favorables. Emporté par cet élan-méthode Coué, le p’tit Jean-Luc s’enflamme au point d’y croire et de déclarer « cela finira entre Le Pen et moi ». J’ai peine à croire qu’il soit si naïf à ce point. La manœuvre oligarchique est pourtant simple : Pousser Mélenchon c’est d’abord faire passer Fillon quatrième pour tenter de convaincre que François l’homme blessé est en fait un  homme mort tout comme son parti, exit Les Républicains. Pousser Mélenchon c’est ensuite finir de cuire et ce qu’il reste du PS. Seconde chute fatale et sortie de l’Histoire de l’autre parti de gouvernement. Pousser Mélenchon c’est enfin un moyen de gratter, grappiller quelques votes au FN, votes qui pourraient s’avérer cruciaux au décompte final.

En dehors de cela, pas question que le père Jean-Luc ne dépasse la troisième place

En dehors de cela, pas question que le père Jean-Luc ne dépasse la troisième place. Bref même s’il le sait, ce n’est pas un benêt, Mélenchon en profite, c’est grisant. Crédité de 17-18% (En 2012 on lui en donnait 15, mais la marge d’erreur était plus réduite et la minoration plus forte), il se rêve déjà au second tour et redevient arrogant, xénophile et défenseur de Lénine. Chassez le naturel … Pauvre Jean-Luc, la désillusion probable est proche ! En 2012, écœuré par ses 11%, il a fini par appeler à voter Hollande (tout ça pour ça, hein ?). La seule question intéressante est donc de savoir s’il sera capable d’appeler à voter Macron. Moins sûr, mais avec quelqu’un qui a dit tout et son contraire … En fait, le plus intéressant dans cette campagne présidentielle auront été ces téléguidages sondagiers successifs visant à porter Macron et à tenter de freiner Marine Le Pen. Et Mélenchon est un bon cheval, il fait le boulot. Finalement, Lénine avait raison : Il ne faut jamais négliger les idiots utiles ! Bonne journée !