Paris Vox – Après près d’un mois d’une grève sans précédent au marché de Rungis, les 128 travailleurs clandestins ont obtenu de la préfecture les autorisations nécessaires pour travailler légalement.
24 jours de grève auront donc fait plier l’Etat pour accorder aux 128 grévistes les autorisations de travail réclamées. Cette grève prenait la forme d’une occupation du siège du Marché d’intérêt national de Rungis dans le Val de Marne. Les travailleurs clandestins étaient salariés de différentes sociétés travaillant en liaison avec le marché (notamment la société de transport Derichebourg).
Cette grève était soutenue essentiellement par la CGT, qui défend de longue date les travailleurs clandestins.
Dimanche dernier, l’occupation et la grève ont été levées suite la délivrance des 128 autorisations de travail après un grand barbecue auquel a pris part le secrétaire national de la CGT Philippe Martinez.
C’est par ce communiqué que la CGT du Val de Marne annonce la fin du conflit :
« Victoire pour les 128 de Rungis !!!
Après trois semaines de grève et d’occupation de la Tour Semmaris, les pressions sur les entreprises pour l’établissement des CERFA, les parties (Préfecture, Min de Rungis, Cgt) se sont mises d’accord sur les points suivants :
– Établissement par les services préfectoraux de récépissés avec autorisation de travail pour l’ensemble des grévistes ;
– Dépôts des dossiers des 128 travailleurs sans papiers en Préfecture du Val-de-Marne.
En conséquence, l’occupation de la Tour Semmaris prendra fin dimanche 9 avril 2017. Cette victoire est incontestablement à mettre au crédit de la lutte, de la détermination des travailleurs sans papiers, des militants de la Cgt, des nombreux et divers soutiens qui auront pu s’exprimer.
On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! »
La CGT convie d’ailleurs ces membres et sympathisants à un « pot de la victoire » le jeudi 13 avril à 18h00 à la maison départementale des syndicats à Créteil. Nul ne sait si les entrepreneurs qui employaient de façon illégale une main d’œuvre clandestine prendront part à cet « apéro » dont ils sont les premiers bénéficiaires.
Les services de l’Etat qui ont été promptes à régulariser les travailleurs seront-ils également aussi efficaces pour mettre les entreprises complices en face de leurs responsabilités ?
La « victoire des 128 » de Rungis n’est-elle pas le symptôme de la défaite et la faillite de tout un système, ce système qui condamne au chômage près de 10% de la population française et maintient souvent les autres salariés dans des conditions de travail précaires en usant de cette main d’œuvre de remplacement trop souvent malléable et corvéable à merci ?