Paris Vox – Hier, lundi 3 avril, en plein état d’urgence, une manifestation du Collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine (CTSPV 94) s’est déroulée devant la préfecture de Créteil (Val de Marne).
Aucune interpellation n’a eu lieu selon nos informations alors que la manifestation était une « opération surprise », donc non déclarée, selon le CTSPV 94.
On peut s’étonner de pareil laxisme vis-à-vis d’une manifestation non déclarée de personnes en situation irrégulière vis-à-vis du droit français alors que certaines autres manifestations, notamment politiques de simples citoyens français, sont parfois interdites et réprimées sous couvert du seul état d’urgence (manifestations pendant la COP 21, déplacements de supporters …) au nom du risque de « trouble à l’ordre public ».
Le collectif, selon ses tracts, « aide les travailleurs sans papiers, même fraîchement, arrivés en France à obtenir l’Aide médicale d’état, la solidarité transport ou encore facilite l’inscription à des cours de français. »
Le but ultime du collectif est d’obtenir la régularisation massive de tous les travailleurs clandestins en France afin de nourrir « l’armée de réserve du capital » concurrençant les travailleurs français et faisant pression à la baisse sur les salaires.
La manifestation d’hier s’inscrit dans une série d’actions défiant l’autorité de l’état.
Ainsi en fin d’année 2016, la Direction Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DGEFP) a été occupée par 600 travailleurs sans papiers.
Suite à cette occupation, l’état par l’intermédiaire du ministère du travail a reçu le 20 janvier une délégation représentant la campagne contre le travail au noir qui se compose de : Collectif sans-papiers du 93 et du 94, Droits devant, intersyndicale du ministère CGT, Solidaires et SNU TEFE FSU.
Les revendications défendues par cette délégation sont :
- la régularisation de tous les sans-papiers apportant la preuve d’une relation de travail, sans conditions de séjour en France ou d’ancienneté dans l’entreprise
- la régularisation des sans-papiers après un constat de l’inspection du travail validant leur présence sur leur lieu de travail (BTP, nettoyage, restauration, aide à la personne…)
- la suppression de la taxe OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration)
Plus proche de nous, les collectifs de travailleurs sans papiers ont également défilé lors de la « marche pour la dignité ».
L’ensemble de ces actions tend à vouloir faire céder le gouvernement avant les élections prochaines. On remarquera le silence complice des fédérations professionnelles bien souvent promptes à user de cette main d’œuvre bon marché sans se soucier du sort de ces hommes et de l’incidence du travail dissimulé pour l’ensemble de la société.