Les hommes du président…

Les hommes du président…

Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur se penche sur la nouvelle popularité de François Fillon et sur le composition de son équipe…


 

Fillon, Fillon, Fillon ! Depuis dimanche la presse, les politiques, la droite de pouvoir et une grande partie des patriotes ne jurent plus que par Fillon. Même les journaux britanniques s‘intéressent à madame Fillon, possible future première dame et surtout galloise de naissance. C’est bien simple, on se demande même comment on a réussi ces dernières années à faire de la politique dans ce pays en se passant de Fillon. Et ça va même plus loin car selon les commentateurs et les fans ce brave monsieur serait même devenu le champion d’une droite redevenue elle-même, décomplexée, à l’aise dans son conservatisme. Des libéraux aux nationaux, on ne tarie pas d’éloge sur ce sauveur qui permettrait à la droite française de retrouver sa droite en ressuscitant les vraies valeurs. Vraies valeurs qui permettraient à leur tour de repolariser le débat politique, de cliver intelligemment en sortant le FN du jeu. Et bien ! A ce rythme dans quelques semaines Fillon guérie les paralytiques et mange de la cryptonite !

Et bien ! A ce rythme dans quelques semaines Fillon guérie les paralytiques et mange de la cryptonite !

Vous me connaissez maintenant, je ne suis pas du genre à bêler avec le troupeau et encore moins quand je vois un unanimisme tel qu’il transforme bon nombre de farouches patriotes en groupies de boys band. Et comme Paul Marie-Couteau a parlé de Fillon comme le représentant d’une droite chimiquement pure, c’est en petit chimiste que je me suis penché sur le précipité Fillon et vous allez voir que le phénomène ne doit rien au hasard ni aux belles valeurs d’une droite revitalisée.
D’abord, et c’est le plus important, l’ascension fulgurante de Fillon dans cette campagne des primaires ne doit rien à son charisme de pharmacien. Elle est le fruit d’un travail méticuleux, d’une stratégie très élaborée de son équipe à forte valeur ajoutée. Car la marque Fillon ce sont avant tout des hommes, on peut les appeler les hommes du président, des hommes donc aux carnets d’adresses stratosphériques, aux réseaux ultra-qualitatifs. C’est à eux que l’on doit le redressement d’une candidature qui patinait. C’est à eux que l’on doit la formidable opération de séduction des milieux d’affaires et de la haute finance. Eux qui ont réussi par de discrètes mais nombreuses réunions à convaincre une flopée de patrons et de grands financiers que Fillon proposait le programme économique je cite : « le plus sérieux et le plus clean ». Les patrons convaincus, le bouche à oreille de ce milieu feutré à fait le reste et l’argent et les soutiens sont arrivés en masse. Mais qui sont ces hommes au juste ? Il y a d’abord son cercle intime composé de Igor Mitrofanoff, son assistant depuis 22 ans, expert en stratégie militaire qui met en mots la parole de Fillon. Il y a aussi, le logisticien Franck Robine, énarque austère et enfin Patrick Dray lointain cousin de Julien l’influent conseiller.

Autour, juste autour, on trouve du très gros calibre de la finance et de l’industrie

Autour, juste autour, on trouve du très gros calibre de la finance et de l’industrie tels qu’Henri de Lachmann (président du conseil de surveillance de Schneider Electric), Guillaume Richard (PDG du groupe O2), Stanislas de Bentzmann (co-président de Devoteam,), Patrick Pouyanné, le PDG de Total, Bruno Cercley (Président du groupe Rossignol), l’ex-PDG de Numéricable Pierre Danon, le banquier Arnaud de Montlaur, François Bouvard, ancien directeur général de McKinsey ou Alain Afflelou. Des grands noms de la finance aussi comme Christian de Labriffe (associé-gérant chez Rothschild), Romain Boscher (responsable mondial des actions pour le gestionnaire d’actifs Amundi), Antoine Gosset-Granville (associé du cabinet d’avocats d’affaires BDGS) ou Jean-Paul Faugère, son ancien directeur de cabinet-adjoint à Matignon, aujourd’hui président de CNP Assurances. A noter surtout Henri de Castries, ancien PDG d’AXA et président du Bilderberg ce sympathique groupe occulte qui se réunit toujours en secret pour débattre des affaires de la planète. A la vue de tout ce beau monde et je n’ai pas pu tous les citer, on comprend que s’il y a quelque chose de pur là-dedans c’est implication du grand Capital financier et industriel. Et ne doutez pas que Fillon  puise dans ce vivier pour sa fameuse ouverture à la « société civile ». Dès lors, ce que je vois sur cet échiquier c’est que la droite et la gauche du Capital sont parfaitement en ordre. Fillon et Macron pour un gouvernement de synthèse ? Ce serait un sacré hold-up oligarchique ! Bonne journée.