Gros plan sur le sulfureux Marcel Campion

Gros plan sur le sulfureux Marcel Campion

Paris Vox – La mobilisation des forains s’opposant au démontage de la Grande Roue installée illégalement place de la Concorde a remis au premier plan de l’actualité la personnalité sulfureuse et controversée de Marcel Campion, « le roi des forains ». Mais que lui reproche-t-on exactement ?


 

Les affaires judiciaires

L’homme de 76 ans est actuellement au cœur d’une affaire judiciaire, le parquet de Créteil ayant ouvert une enquête pour détention illégale d’armes dans le cadre d’une perquisition qui concernait les conditions d’octroi par la ville de Paris des emplacements des attractions exploitées par ses sociétés, en particulier la fameuse grande roue.

Une autre enquête sur un possible “blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance et travail dissimulé” a été ouverte sur les activités du forain lors de la fêtes des Tuileries ainsi que la foire du trône.

Un semi-sédentaire rompu aux sollicitations judiciaires

Monsieur Campion, qui se vantait en 2011, d’avoir subi 28 contrôles fiscaux et d’avoir enduré 40 gardes à vues, est en posture assez défavorable aujourd’hui…

Le forain est désormais un « semi-sédentaire » selon ses dires, il est propriétaire d’un appartement rue de Rivoli et de plusieurs maisons en France. C’est dans l’une d’elles que les armes et 300 000€ en liquide ont été retrouvés.

Marcel Campion proclame son innocence et déclare avoir tout les éléments afin de la prouver, et crie au racisme vis-à-vis des « gens du voyage », dont il est de plus en plus éloigné pourtant …

marcel campion

L’ami de tous

L’homme qui a su travailler avec les municipalités parisiennes à travers les années, quelle que soit leur coloration politique, a su cultiver des amitiés aussi bien à gauche qu’à droite. Il n’est pas rare de le voir en photos avec des célébrités de la télévision, du cinéma ou de la chanson.

Un business multi-facettes

Outre la grande roue qu’il exploite, il gère également le grand marché de Noël, qui fait régulièrement polémique pour son côté « factice », clinquant, racoleur et trop peu artisanal.

Marcel Campion est également l’exploitant des carrousels de la tour Eiffel et du Trocadéro. C’est le maître d’œuvre des grandes fêtes foraines franciliennes, foire du Trône, fête à Neu-Neu…

Pour compléter cette liste, l’homme est musicien, il est musicien de jazz manouche, il lui arrive de se produire dans son restaurant, la Chope des Puces, aux puces de Saint-Ouen.

Voilà pour un survol des activités de l’homme.

L’affaire de la grande roue

La grande roue de la place de la Concorde est au cœur d’une affaire digne des plus beaux cafouillages administratifs, en effet, pour installer la roue, il faut deux autorisations, une de la mairie et une de l’Etat. La mairie et la société de Marcel Campion ayant signés une convention, pas de problème de ce côté là, mais l’accord de l’état, lui, ne couvre que du 30 novembre jusqu’au 30 avril 2017, et chacun aura pu observer que la roue est pourtant installée depuis le 11 novembre…

Le procès-verbal pour stationnement de grande roue risque d’être salée pour le contrevenant !

Pour l’anecdote, l’accès à la grande roue n’est permis qu’avec un paiement en espèces (10 euros par personne), des distributeurs de billets sont d’ailleurs installés à proximité !

Le forceps comme mode d’action

La récente manifestation des forains pour le soutenir, en bloquant jeudi passé la place de la Concorde, avait pour but de plier les autorités compétentes.

Rappelons au passage que la fête des Tuileries s’était initialement installée sans autorisation en 1985, une armada de forains, avec à leur tête Marcel Campion défiait alors l’état et la mairie, qui n’allaient d’ailleurs pas tarder à lui donner raison. 31 ans plus tard, la fête est devenue institution.

Et maintenant ?

Nous verrons ce que l’avenir donnera : est-ce que les hommes politiques lâcheront celui qui a souvent assuré de grands projets, et qui est même chevalier de la Légion d’Honneur et de l’ordre national du mérite, ou bien la cascade des affaires judiciaires, mettront un point final à l’univers de cet homme, bien souvent décrit, à tort ou à raison, comme « para-mafieux »