Effondrement de la puissance publique…

Effondrement de la puissance publique…

Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur revient sur la série de “faits divers” tragiques qui marquent la déliquescence de l’Etat français.


 

 

Ces derniers jours la France c’est : quatre policiers brûlés vifs à Viry-Châtillon au carrefour de la Grande-Borne, d’autres pris pour cible à l’arme automatique à Stains, des enseignants tabassés à Toulouse, Argenteuil, Calais, en Seine-Saint-Denis. Encore des jets de cocktails Molotov aux abords d’établissements dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. Une annexe de mairie attaquée aux cocktails Molotov à Mantes la Jolie, une dizaine de véhicules incendiés dans le Gers, le jeune julien battu à mort à Nancy par une bande de « jeunes » comme on dit, une interprète d’une équipe de TF1 violée à Calais par des migrants, le service des urgences du CHU dévasté et des personnels médicaux sauvagement agressés à Nancy encore. Des centaines de policiers manifestant leur ras-le-bol en dehors des structures syndicales et j’oublie sûrement de mentionner des dizaines d’autres faits sanglants et de dégradations cachées par les politiques ou les médias.

Des dizaines d’autres faits sanglants et de dégradations cachées par les politiques ou les médias.

Ah si c’est toujours utile de la rappeler, nous sommes encore en état d’urgence au cas où cette longue litanie vous l’aurait fait oublier. Mais cela ne doit pas concerner les sauvageons, n’est-ce-pas ? C’est vrai que les pauvres petits garnements se déchainent sans doute pour exprimer leur mal-être face à une société de français de souche forcément racistes et qui les rejettent, bouh les méchants, la vie est dure pour nos chances pour la France.

Soyons clairs, vous ne m’entendrez pas pleurer sur les policiers et les enseignants. Ces deux corps de fonctionnaires ont bien trop longtemps suivi et suivent toujours pour certains les syndicats complices du Grand Remplacement et zélateurs du « vivre-ensemble » contre le réel. Flics et enseignants ont également trop longtemps soutenu, protégé et contribué à diffuser les principes mortifères du régime oligarchique pour s’attirer ma sympathie ou mon empathie. Le réveil doit être très dur pour eux tous qui se pensaient en mission pour la France, ou plutôt pour cette république dont ils étaient il y a peu encore les fervents défenseurs et gardiens. Aujourd’hui pris dans la nasse de la guerre civile ethnique, ils réagissent. On ne les rejettera donc pas pourvu qu’ils ouvrent enfin les yeux sur cette guerre.

Oui, une guerre d’ailleurs entamée depuis fort longtemps, trop longtemps, au moins trente ans. Une guerre qui comme toute guerre fait des morts et des blessés mais qui comme dans toute guerre devrait en faire dans les deux camps. C’est pour cela que j’hésite parfois à employer ce vocable. Car enfin, une guerre présuppose deux adversaires au moins et des échanges de coup. Hors en France, force est de constater que les coups partent toujours du même côté. Et ce ne sont pas les faibles voire dérisoires mesures de ripostes qui feront croire à une réciprocité de ces coups. Il serait en fait plus juste de parler d’un lent massacre, d’un massacre de basse intensité encore que ces deux dernières années l’intensité en question ait sacrément augmenté. Face à cela disais-je rien ou presque.

Hors en France, force est de constater que les coups partent toujours du même côté

Nous assistons à un effondrement de la puissance publique d’une ampleur jamais atteinte depuis des décennies voire des siècles. D’ordre il n’est même plus question, tant le chaos s’installe sous la résignation des politiques. « Il faut s’y faire, le monde est violent » entend-on de la part de Valls et consort. Et le fond de l’affaire est bien là. Car la seule question qui vaille, est assurément de savoir si nous allons nous laisser faire. La question c’est de savoir si nous avons en nous assez de capacité de révolte, d’instinct de survie, de volonté de combattre. Certains signes, modestes il est vrai, tendent à montrer que oui, peut-être que nous ne sommes pas un peuple mort, un peuple de moutons en route pour l’abattoir. Les manifestations anti-migrants se succèdent, la colère s’exprime. Est-ce suffisant ? Bien sûr que non. Mais enfin l’affreuse litanie des atteintes à notre substance est entrecoupée de rebuffades populaires qui laissent entrevoir la possibilité d’une gronde généralisée. Les politiques devraient se méfier, un corps d’Etat aussi fidèle à la République que la police qui manifeste hors des cadres légaux et syndicaux c’est tout de même le signe d’un profond malaise qui ne s’éteindra pas avec la distribution de quelques gilets pare-balle.

Alors ce matin nous allons y voir du positif, le signe d’une prise de conscience, l’embryon d’une désobéissance civile. Après tout il faut bien un début aux choses. Bonne journée !