Ile de France : les futurs médecins tirés au sort

Ile de France : les futurs médecins tirés au sort

Paris Vox – C’est une situation inédite et passablement ubuesque. A cause d’un manque de places et à l’incapacité de certaines facultés d’augmenter leur potentiel d’accueil, les futurs étudiants en médecine seront peut-être tirés au sort. C’est en tout cas ce que le Service interacadémique d’affectation des étudiants en première année d’études médicales et odontologiques (Sadep) a annoncé ce mercredi 04 mai.

Le rectorat de Paris a en effet statué sur une capacité maximale d’accueil en Île-de-France en première année de médecine de 7500 étudiants, contre plus de 8000 cette année et alors que 14 000 candidats se sont déclarés. Un tirage au sort sera donc effectué pour attribuer les places, les candidats non-retenus étant réorientés sur leur deuxième choix d’études. On imagine déjà la frustration et la grogne, pour le moins légitime, qui va naître de la mise en place de ce dispositif.

Une solution absurde et même très inquiétante, notamment pour le vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Rémi Patrice, scandalisé que cette méthode de choix “élimine d’office des étudiants qui ont statistiquement le bon profil pour réussir et devenirs de bons médecins.”

En effet alors qu’il paraîtrait plus juste et plus logique de sélectionner prioritairement les meilleurs dossiers, complétés par les notes obtenues aux examens du Bac, ce « tirage au sort » a été choisi pour ne pas contrevenir au sacro-saint principe égalitariste de « libre accès aux études secondaires ». Ainsi des élèves plus brillants seront écartés des études de leur choix par le pur jeu du hasard. L’égalité plutôt que l’équité ?

Dans le même temps, les services médicaux français, débordés, font toujours plus appel à du personnel médical et des médecins étrangers, aux diplômes parfois discutables, paradoxe de plus en plus difficilement compréhensible et qui appelle sans aucun doute une profonde réforme du système.

 

Mise à jour: Confronté à l’émoi suscité par la perspective de ce “tirage au sort”, le rectorat a diffusé un communiqué dans lequel il affirme que « le nombre de candidats est actuellement d’environ 8000 mais que ces 8000 demandes seront, in fine, moins nombreuses, en raison de ceux qui changeront spontanément d’orientation et de ceux qui vont rater le bac. La première répartition de 7500 places devrait donc être suffisante. »

On appréciera le “devrait” et l’espérance dans le fait que beaucoup de candidats aspirants médecins rateront le bac alors que ce ne sont généralement pas les plus “mauvais” élèves qui se destinent à ce genre de carrière.