Paris Vox – Signe des temps, de l’explosion de la délinquance et de la criminalité, mais aussi de la grande misère des institutions carcérales en France, la maison d’arrêt de Nanterre est surpeuplée (1067 détenus pour 592 places officielles) et les conditions d’existence y sont particulièrement dégradées.
La surpopulation est telle que certains prisonniers doivent signer des décharges pour accepter de dormir sur des matelas à même le sol. Une promiscuité et un entassement qui nuisent à l’hygiène des lieux et exacerbent les tensions entre détenus mais aussi entre détenus et surveillants surchargés. Un surveillant doit désormais gérer jusqu’à 80 personnes dont il doit administrer tous les déplacements hors de la cellule, des activités aux douches. Mission quasiment impossible pour un personnel au bord de la crise de nerfs, qui accumule les retards dans le traitement des diverses tâches et multiplie également les arrêts de maladie.
Une situation d’autant plus déplorable qu’un tiers des détenus de Nanterre sont des « prévenus », c’est-à-dire des gens qui n’ont pas encore été condamnés (et ne le seront peut-être pas).
Les représentants du personnel se montrent assez peu optimistes quant à une possible amélioration des choses, les moyens financiers faisant défaut et les juges ne pouvant tenir compte du manque de places pour rendre leurs jugements.
L’exemple de la maison d’arrêt de Nanterre confirme cruellement les propos du garde des Sceaux Jean-Claude Urvoas constatant l’état de misère de la Justice française et évoquant notamment les 36 millions d’euros de factures impayées par la Direction de l’administration pénitentiaire pour des hospitalisations de détenus…