Le paradis vert d’Anne Hidalgo

Le paradis vert d’Anne Hidalgo

Paris vox  (via Fréquence Soleil Vert   ) – « Le socialiste c’est celui qui te demande ta montre pour pouvoir te dire l’heure qu’il est ». Madame Hidalgo, maire de Paris est dans le même esprit. Elle se plaint aujourd’hui de l’absence de verdure et d’arbres aux portes de Paris et à proximité du périphérique. Elle souhaite à terme supprimer une voie de circulation sur le périphérique pour y planter des arbres et de la végétation. Pourtant, c’est la même qui depuis 20 ans avec son prédécesseur Bertrand Delanoë bétonne joyeusement le Paris périphérique, quand ce n’est pas le cœur de la capitale.

Ainsi, depuis 10 ans, pour qui prend régulièrement le périphérique, c’est un ballet ininterrompu de grues et d’échafaudages laissant place à des tours toujours plus hautes et des immeubles toujours plus laids. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, le béton ronge tout ce qu’il peut ronger, dévore tout ce qu’il peut dévorer. La moindre parcelle de pelouse est livrée aux promoteurs pour en faire des bureaux.

En quelques kilomètres quelques exemples rapides et non exhaustifs :

Le plus emblématique : porte de Pantin :

En 2010, une porte certes pas très glamour, mais selon l’idéal écolo on n’est pas trop mal pour autant : des arbres à gauche et à droite, des pelouses… Voilà un poumon vert pour nos petits parisiens.

Hélas en 2022, patatras, lobby contre lobby, les bétonneurs ont gagné au nom de la culture, voilà un gros tas de béton, de verre et d’acier à la place d’un bon morceau du parc de la Villette… Le portefeuille a ses raisons que le poumon n’a pas…

Continuons notre route vers le sud à quelques centaines de mètres. Là encore, on ne prétend pas que la zone autour du périph était la plus mignonne de Paris, mais quitte à vouloir compter les brins d’herbe, comptons les jusqu’au bout.

2008, au niveau du boulevard d’Indochine, on est en pleine construction du tramway. A gauche le long du périphérique une large bande de verdure avec quelques arbustes. Ici aussi, ce n’est pas le Pérou, mais pour être vert, c’est vert…

2022, c’est toujours vert, mais cette fois, c’est le bardage d’un cube de béton qui a remplacé une bonne moitié de la pelouse. La ville n’a pas hésité a généreusement vendre (nous l’espérons au moins bien cher !) cette petite bande de terre à un promoteur ingénieux pour y loger de pauvres travailleurs.

2008, Porte des Lilas, n’étaient les voitures à gauches, on pourrait presque se croire dans un coin de campagne ! Voilà une flore locale avec sûrement plein de diversité dedans, si chère à nos élus parisiens.

2022, sur près de 100m, d’immenses immeubles ont remplacé la verdure si chère à madame Hidalgo, on comprend qu’à ce compte là les alentours du périph manquent de verdure et qu’il faille à grand prix et moyennant des travaux pharaoniques, remplacer les camions et les bétonneuses par des camions de terre et des grues pour planter des arbres. Sans même évoquer l’augmentation de la congestion automobile sur cette artère déjà saturée une large partie de la journée, le bilan carbone de cette opération de green washing mériterait d’être interrogé par nos élus soucieux d’écologie durable.

Bien sur, on dira que la sortie d’Hidalgo n’est qu’un slogan d’une maire mal-aimée à la recherche d’un peu d’attention. Cependant même si ce projet ne se réalise pas, combien d’autres se sont déjà réalisés, sans que personne ne s’en émeuve ou si peu ? Du lotissement de l’entourage de l’ancien musée des colonies (encore une zone de verdure proche du périph en moins), jusqu’à l’aberrant réaménagement de la ZAC Bercy Charenton qui voit l’érection de tours qui défigurent le paysage, en passant par la tour Triangle de Balard, combien de réalisations de Notre Drame de Paris sont déjà effectives ou en passe de l’être, défigurant ainsi le Paris que nous aimons ?

Sa lubie du jour n’est que l’arbre qui cache la forêt des destructions et bétonisations permanentes. Nous vivons le grand remplacement de nos paysages en même temps que le grand remplacement de nos derniers parisiens chassés par l’immobilier trop cher, et la vie rendue impossible.

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