Paris Vox – La situation financière des grandes communes de France s’est dégradée en 2020, selon la direction générale des collectivités locales.
La crise sanitaire n’épargne pas les communes et leurs finances. En effet, l’année 2020 marque un coup d’arrêt à une tendance d’amélioration de leur situation financière depuis 2014. Cette détérioration a « surtout été ressentie par les plus grandes d’entre elles », rapporte le bulletin d’information statistique sur les finances des communes en 2020 de la direction générale des collectivités locales (DCL). L’écart se creuse entre les petites et grandes communes dans la gestion de l’endettement, des recettes et des dépenses en 2020.
Le délai de désendettement augmente
Indicateur significatif de la dégradation des finances pour les communes, le délai de désendettement repart à la hausse. Alors qu’il était passé de « 6,0 ans en 2014 à 5,0 ans en 2019 », le délai de remboursement moyen de la dette a augmenté de 0,4 an en 2020.
Cette augmentation est surtout portée par les grandes communes. Pour celles dont le nombre d’habitants varie entre 20 000 et 50 000, le délai de désendettement a augmenté de 0,2 année entre 2019 et 2020. Il grimpe de 0,6 année pour les villes de 50 000 à 100 000 habitants. Enfin, en ne comptabilisant pas Paris, il est d’une année pour les communes de plus de 100 000 habitants.
Pour les plus petites communes, c’est l’inverse. Elles ont eu « la possibilité de se désendetter en 2020 ». Et ce, parce que leur encours de la dette et les emprunts qu’elles ont contractés ont baissé pendant l’année de crise sanitaire, contrairement aux grandes communes.
« Seules les plus grandes communes ont eu plus nettement recours à l’emprunt, tandis que les communes de moins de 10 000 habitants ont réduit leurs emprunts de presque -30 % et diminué leur stock de dette de -2,5 % », précise le bulletin d’information statistique.
Une baisse significative des recettes
La baisse de l’épargne brute ainsi que l’augmentation de l’emprunt sont liées à une baisse des recettes de fonctionnement. Ces dernières proviennent de la fiscalité directe locale, des recettes fiscales indirectes, des dotations versées par l’Etat, des ressources d’exploitation des domaines et des produits financiers. Les grandes communes sont de nouveau celles concernées par la baisse de ces revenus.
Un effet ciseau se dessine
Alors que les recettes diminuent, les dépenses augmentent dans certaines communes. Ainsi, en 2020, « les recettes de fonctionnement baissent globalement plus que les dépenses. Cet effet n’est en réalité observé que pour les communes de plus de 10 000 habitants ».
« En 2020, les achats et charges externes des communes de plus de 100 000 habitants en matière de santé et d’action sociale ont augmenté de +21 %, bien plus que ceux des autres communes, et notamment que ceux des communes de taille moyenne (entre 5000 et 50 000 habitants), qui ont baissé », précise le rapport.