Le fort regain des difficultés des entreprises en France et en Ile de France

Le fort regain des difficultés des entreprises en France et en Ile de France

Paris Vox – En France et en Ile-de-France, la vie économique se complexifie durement. La CCI Paris Ile de France, dans son dernier bulletin de santé des entreprises, nous indique qu’au 1er septembre 2022, le nombre des ouvertures de procédures collectives sur une année glissante progresse de 27% en France et de 12% en Ile-de-France. Parmi ces procédures, la liquidation judiciaire, qui est synonyme de mort de l’entreprise, a augmenté de 25%. Même si les chiffres de 2019 n’ont pas encore été atteints, il faut s’interroger sur les raisons d’une telle augmentation en un temps si court.

Rappelons qu’entre mars 2020 et juillet 2021, le nombre de procédures collectives avait chuté de façon impressionnante en raison des mesures prises par le Président MACRON et de son démagogique « quoi qu’il en coûte ». L’argent d’un état déjà défaillant a permis aux entreprises impactées par la Covid 19 de payer les salaires et les charges sociales. Au sortir de la Covid, ce même état a permis l’octroi de PGE (Prêts Garantis par l’Etat). Néanmoins, ces décisions économiques si elles ont eu manifestement des bienfaits immédiats nécessitaient une réflexion et un accompagnement sur le long terme. On ne pouvait pas abandonner les TPE ou PME après les avoir ainsi soutenues artificiellement. Or, le manque de vision et d’anticipation du gouvernement est dévoilé au grand jour par les chiffres de la CCI. Pour les entreprises en liquidation judiciaire, on sait que les prêts ne seront jamais remboursés aux banques et que l’Etat devra donc se substituer aux débiteurs défaillants.

Cette période de Covid économique a permis de constater que dès lors que sont abaissées les charges des entreprises, ces dernières évitent la faillite. Il aurait donc fallu que les décideurs politiques s’emparent réellement de la question du coût du travail. Le paiement des cotisations sociales (URSSAF) demeure un frein manifeste à l’embauche. La règle est connue de tous, si un employeur, par exemple, paye un salarié 1.200 € net, cela lui coûtera en tout 2.450 €. Cet argent est destiné entre autres à financer l’assurance maladie (dont l’aide médicale d’état qui est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins), l’assurance chômage, les allocations familiales, le fond national d’aide au logement (dont le produit est notamment affecté aux CAF). Dans une période d’incertitude économique pérenne, on ne peut demander aux dirigeants de TPE et PME de prendre le risque de ne pas pouvoir payer les salaires et les cotisations sociales.

En outre dans les secteurs tendus, ils ne peuvent pas non plus augmenter les salaires, partant les charges, et ainsi intéresser le plus grand nombre aux emplois proposés. C’est alors que le palliatif capitaliste assumé est l’embauche d’une main d’œuvre peu qualifiée et donc peu chère grâce à la régularisation de certains clandestins que l’on fera travailler dans des conditions inacceptables uniquement pour des visées économiques. C’est ainsi que le chef de cuisine Thierry Marx a appelé il y a quelques jours, à la régularisation de travailleurs étrangers pour régler la problématique du manque de personnels dans les brigades. Dans le même temps, le gouvernement, qui ne s’est donc pas intéressé au coût du travail, a exclu également les questions de dépense des cotisations sociales et des fraudes aux prestations sociales. Sur cette dernière question, le Magistrat Charles Prats a pourtant proposé un certain nombre de solutions pertinentes. Il y a fort à parier que ces actions auraient permis de baisser les charges des entreprises. L’avenir économique de notre pays en dépend, mais encore eut-il fallu que le gouvernement possède un réel courage politique.

Me Alain BELOT