Paris Vox – Savez-vous où se trouve l’abbaye de Sept-Fons ? Et bien c’est en Auvergne, à une quarantaine de kilomètres du célèbre lieu de pèlerinage qu’est Paray-le-Monial. Depuis sa fondation, malgré la Révolution, l’abbaye a connu un grand rayonnement, et figure aujourd’hui comme la communauté ayant le plus de membres en France ! Alors, vous nous suivez pour la petite histoire de cette abbaye ? C’est parti, on vous raconte ça en 3 mn top chrono !
Commençons par le commencement !
Les origines de l’histoire de l’abbaye de Sept-Fons commencent dès 1098 avec la fondation de l’abbaye de Cîteaux. Les trois moines fondateurs de cette dernière initient ainsi la réforme « cistercienne » (Cîteaux se dit “cistercius” en latin !). Leur but ? Revenir à la règle de saint Benoît (écrite au VIe siècle) en se distinguant des bénédictins par le réajustement de l’équilibre entre prière et travail. Pas de chance, il y a peu de succès… Il faudra attendre 1112 pour qu’une trentaine de jeunes seigneurs arrivent enfin à Cîteaux, pour suivre cette vie cistercienne… Quel suspens !
1,2,3 c’est parti
Ensuite, tout s’enchaîne ! Dès 1118, l’abbé de Cîteaux envoie Bernard (oui, le futur « saint Bernard de Clairvaux » !) fonder l’abbaye de Fontenay. Cette abbaye grandit si vite qu’en 1132, l’abbaye de Saint-Lieu est créée et elle se trouve à (roulements de tambour)… Sept-Fons. Ainsi, pendant plusieurs siècles, la communauté vit à l’abbaye de Sept-Fons dans la rigueur et le calme cistercien. Mais prudence pour la suite !
Vue de l’entrée de l’abbaye de Sept-Fons © Divine Box
Le rayonnement de la communauté
Un petit saut dans le temps… Au XVIIe siècle, la ferveur commence à diminuer, l’abbaye tombe en ruine, et la communauté se vide. On ne peut pas tout lâcher ! Dom Eustache de Beaufort est alors nommé à la tête de l’abbaye de Sept-Fons en 1661 pour rebooster tout ça. Grâce à l’énergie et au rayonnement de ce moine, la communauté reprend petit à petit du poil de la bête ! A la fin du XVIIe, on compte ainsi 150 moines sur place. Hourra !
La Révolution arrive !
Malheureusement, des années plus tard, la Révolution fait rage ! En 1791, les moines sont expulsés, et les bâtiments sont vendus comme « biens nationaux ». A ce moment-là aussi, beaucoup de moines sont alors maltraités, et de nombreux moines de l’abbaye de Sept-Fons en meurent. Coup dur pour la communauté !
Ancienne carte postale du réfectoire de l’abbaye de Sept-Fons © Geneanet
D’où viennent les trappistes ?
Quelques années plus tard, en 1816, après un long exode, les derniers moines survivants s’installent en Picardie à l’abbaye du Gard, mais reviendront après en 1845 à l’abbaye de Sept-Fons ! Pendant ce temps, la réforme des cisterciens, déjà à l’œuvre depuis presque deux siècles, se répand, plus rigoureuse et ascétique. C’est ainsi qu’en 1892, le Pape Léon XII charge l’abbé de Sept-Fons de réunir en un seul ordre les communautés qui avaient commencé cette réforme, dont la figure majeure est l’abbaye de la Trappe à Soligny. C’est donc la création officielle des trappistes !
Les quatres coins du globe
Aujourd’hui, on compte 85 moines au sein de l’abbaye Notre-Dame de Sept-Fons ! Ils sont jeunes et dynamiques et ils viennent du monde entier ! La communauté est donc trappiste, et les moines suivent la règle de saint Benoît. Côté office, ils en ont huit par jour (le premier à 3h30 !) et côté artisanat, ce sont des pros de l’agriculture avec leurs vaches laitières, leurs céréales, leurs ruches, et leur grand potager ! Leur petite spécialité : les compléments alimentaires, à base de germe de blé, et notamment la « Germalyne » riche en vitamines, que vous connaissez peut-être ! Depuis 1899 donc, grâce à l’énergie donnée par les différents abbés de Sept-Fons et l’artisanat monastique, l’abbaye cartonne, et ça c’est chouette !
Chut, les moines sont en plein office… © abbaye de Sept-Fons
A boire tavernier !
Pour la petite anecdote, des bières ont déjà été brassées à Sept-Fons ! C’est en 1887 que Dom Sébastien, abbé de Sept-Fons, décide d’ouvrir une brasserie pour renflouer les caisses de l’abbaye. Le succès aurait pu se faire mais dans la région, c’est plutôt le vin qui fonctionne… Aussitôt la brasserie est lancée, aussitôt elle est revendue ! Dommage, l’idée était chouette, on l’aurait bien vu dans la liste des bières trappistes actuelles !
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