Paris Vox (Tribunes) – Pierre Pillerault explique dans sa lettre ouverte à Marlène Schiappa pourquoi elle doit penser contre elle-même et devrait défendre Jean-Marie Bigard !
Jean-Marie Bigard a vu récemment un déferlement de haine s’abattre sur lui après avoir raconté une blague jugée sexiste au cours d’une émission de Cyril Hanouna. Sa tournée estivale a été annulée et un torrent d’injured s’est déversé sur lui sur les réseaux sociaux. Vous avez vous-même déclaré être choquée et soutenir les signalements faits au CSA.
Mais vous savez quoi Madama Schiappa ? Et bien moi , cette blague me fait énormément rire ; tout comme la blague de Tex pour laquelle vous l’aviez saqué m’avait fait beaucoup rire.
Et vous savez pourquoi ? Parce que, contrairement à vous, je ne prends pas l’humour au premier degré. Ce n’est pas parce que les spectacle de Dieudonné ne font rire que je suis antisémite ; ce n’est pas parce que le sketch de l’africain de Michel Leeb me fait rire que je suis raciste ; ce n’est pas parce que les histoires de pédés me font rire que je suis homophobe ; ce n’est pas parce que les saillies sur les relations hommes – femmes me font rire que je suis sexiste ; Ce n’est pas parce que les blagues sur les enfants me font rire que je suis pédophile.
Ce qui vous manque, je crois, c’est un peu de distanciation, « dépêchons-nous d’en rire avant d’avoir en pleurer », vous vous souvenez de cette phrase ?
Vous êtes tellement prise dans votre dogmatisme que votre seul jugement repose sur le fait que le propos d’un tel ou d’un tel aille dans votre sens ou pas. Et je vais vous donner quelques exemples : Guillaume Meurisse me fait rire, Pierre Emmanuel Baré me fait beaucoup rire, Didier Super me fait pleurer de rire, j’éprouve une quasi vénération pour François Morel, et pourtant, vous voyez, ce sont des gens qui ne sont pas vraiment de mon “bord”.
Quand vous réagirez de la même façon à une blague sexiste de Tex qu’à un sketch tout autant phallocrate de Daniel Morin visant Charlotte D’Ornellas, quand vous serez capable de rire des sketches de Dieudonné ou de Selig, alors là, peut-être, je commencerai à prendre au sérieux ce que vous dites…
Pierre Pillerault