Paris Vox- (Tribunes) Face aux voix qui s’élèvent pour demander la censure de Daniel Morin suite à sa chronique sur Charlotte D’Ornellas, Pierre Pillerault envisage les choses différemment…
Depuis quelques jours, nombre de voix parmi nos camarades se sont élevées sur les réseaux sociaux ou sur la reinfosphere pour dénoncer le billet humoristique (ou du moins censée l’être) du chroniqueur de France Inter Daniel Morin à l’encontre de Charlotte D’Ornellas, dénonçant son caractère sexiste, ordurier et méprisant.
Réaction normale de défense d’une des nôtres face à l’adversité ? Pas si sûr…
Ce billet d’humeur ne restera certes pas dans les annales comme un des sommets de l’esprit spirituel français mais qu’on le veuille ou non, il fait partie intégrante des joutes verbales entre adversaires politiques. Si nous ne cessons de nous plaindre, à juste titre, des atteintes à la liberté d’expression à notre encontre, est-ce pour combattre celle-ci dés lors qu’elle nous est défavorable ? Si iconique soit la cible des attaques de nos adversaires, devons-nous nous abaisser à leur niveau pour la défendre ?
On ne peut pousser des cris d’orfraies lorsque Marsault est empêché d’exercer son art et vouloir faire taire un humoriste, si médiocre soit-il, lorsque il ne nous fait pas rire.
On ne peut pas se plaindre que Dieudonné ne puisse pas présenter ses spectacles et appeler à la censure de Daniel Morin.
Le problème n’est pas que celui-ci tienne des propos sexistes au sein de son billet d’humeur mais qu’il puisse le faire sans émouvoir Marlene Schiappa quand dans le même temps Tex est sanctionné pour le même type d’humour. Nous devons nous battre, non contre l’humour de nos adversaires, qui évidemment nous fait peu rire, mais contre la différence de traitement réservé à cet humour selon qu’il soit de tel ou tel côté de l’échiquier politique.
Si nous nous posons en censeurs de l’expression de nos adversaires, nous opposons notre bien-pensance à la leur et ce-faisant, nous agissons comme eux et si nous agissons comme eux, nous ne valons pas mieux qu’eux…
Pierre Pillerault
Pour rappel, la chronique de Daniel Morin :