Macron, escroc à l’écologie.

Macron, escroc à l’écologie.

Paris Vox (Tribunes – via Présent)  – L’écologie est devenue ces dernières années la justification suprême de la création de nouvelles taxes (vignette Crit’air à Paris par exemple…) ou de l’augmentation d’autres déjà existantes (sur le diesel notamment). Habile stratégie médiatique que de parer du vert environnemental ces nouvelles ponctions fiscales qui finissent d’asphyxier des classes modestes et moyennes déjà exaspérées, comme le montre l’actuel mouvement des « gilets jaunes ». Pourtant, Macron et son gouvernement – tout comme leurs prédécesseurs d’ailleurs – se contrefichent royalement de l’écologie réelle et se contentent sur ce sujet d’un discours démagogique pour bobos et gogos. Bref, une véritable escroquerie qui porte en son sein une potentielle tragédie.


Car la question de l’écologie est bien fondamentale. Elle n’a rien, comme le pensent encore trop de gens « de droite », d’une lubie de gauchistes ou de baba-cools évanescents post-soixante-huitards. Les problématiques environnementales devraient en effet être au coeur de toute véritable politique au service du Bien Commun puisqu’il s’agit de préserver nos biens collectifs les plus précieux : notre terre, notre eau, notre air, nos paysages, notre santé et l’avenir de nos enfants.

Il faut donc le redire avec force, même si les incarnations politiques récentes de la dite écologie ont été marquées généralement très à gauche, celle-ci transcende de très loin ces contingences partisanes et est même, ontologiquement, une conception conservatrice et enracinée du monde qui trouvent d’ailleurs ses meilleurs promoteurs et défenseurs parmi des personnalités telles que Simone Weil, Chesterton, Alain de Benoist ou le Pape François. Car l’écologie est aussi – surtout – une critique de la modernité, du progressisme techniciste et de ses impasses mortifères.

Le drame possible est donc qu’en instrumentalisant cette notion vitale « d’écologie » (nos sols deviennent infertiles, notre nourriture est empoisonnée…) à des fins de basse politique et de matraquage fiscal, Macron et son association de malfaisants risquent d’en détourner la population, de braquer « le peuple » contre un concept qu’il ne perçoit plus que comme une nouvelle arme des « élites » pour  le ponctionner. Cette incompréhension et cette rupture seraient terribles, tant, répétons-le, le souci de préservation et de sauvegarde de notre environnement, dans toutes ses dimensions, se doit d’être au centre des intérêts de tout homme attaché au temps long, à la diversité naturelle, au respect du Beau et du Vrai.

Ecrasés entre le marteau de l’écologie et l’enclume de la consommation

Le risque est d’autant plus grand que le peuple se retrouve écrasé entre le marteau dit « écologique » (les taxes « vertes ») et l’enclume de l’impératif de croissance, donc de consommation toujours plus importante. Car c’est bien là que la tartufferie se dévoile : on demande aux gens d’acheter sans faiblir, de consommer sans cesse, afin de faire « tourner l’économie » puis on les sanctionne financièrement en prétendant remédier aux effets néfastes de ce productivisme et ce consumérisme acharnés. C’est, encore une fois, la double peine. Qui plus est pour un résultat nul en matière d’écologie puisqu’il ne peut pas y avoir de véritable souci de préservation de l’environnement dans un modèle de société régit par le dogme de la « croissance infinie ». C’est d’ailleurs ce constat qui a poussé le très contestable mais – semble-t-il – sincère Nicolas Hulot à démissionner de son poste de ministre de la transition écologique. Dans ce domaine aussi, la rupture avec la prison mentale de « l’économisme » est un préalable indispensable à tout changement significatif. Sans cela, tout n’est que bal de dupes, péroraisons médiatiques et agitation de gadgets divers, telle la fameuse « croissance verte » qui voudrait que l’on puisse « produire plus mais mieux, plus proprement » et qui aboutit notamment aux aberrations que sont les éoliennes ou les panneaux solaires dont la fabrication, l’exploitation et le traitement se révèlent aussi polluants que les sources qu’elles sont censées avantageusement remplacer.

La seule véritable écologie c’est la rupture radicale avec l’hubris, avec le « toujours plus », la consommation effrénée, le gaspillage, l’achat–médicament, l’obsolescence programmée, la soumission aux modes et aux diktats publicitaires. C’est aussi refuser et briser le pouvoir des lobbys industriels, pharmaceutiques, pétrochimiques, agro-industriels et de ceux de la grande distribution. Un retour au sens de la mesure et de l’équilibre. Se libérer de l’oppression  des objets inutiles.

Xavier Eman (paru dasn le quotidien Présent.  En kiosque ou sur abonnement)