Paris Vox – Bien plus que les “Gilets Jaunes”, ce sont les gaz lacrymogènes qui auront occupé les Champs-Elysées et ses alentours une bonne partie de la journée de samedi 24…
Tout a été écrit sur la manifestation des “Gilets Jaunes” du samedi 24 novembre (ou presque). La presse a peu insisté sur l’action des forces de l’ordre. Le Préfet, qui jurait pourtant que personne n’atteindrait les Champs-Elysées samedi matin, a dévoilé comment ses hommes ont maitrisé la situation. De son discours assez politique, assez peu de choses à retenir. On notera tout de même qu’il estime que des grenades lacrymogènes ont été d’un grand secours, expliquant que «plus de un(e) par minute (ndlr: qui ont été lancées), c’est du jamais vu». Au total, les forces de l’ordre ont utilisé samedi 5 000 unités de grenades selon ce dernier.
Dans ce contexte, on comprend mieux le brouillard qui flottait au dessus du quartier. D’ailleurs, des salariés travaillant en bas de l’avenue Hoche ou de l’avenue de la Grande Armée ont témoigné d’une gêne causée par les gaz en sortant dans la rue. Les touristes que nous avons croisés samedi ce disaient d’ailleurs également gênés par les gaz (et par la fermeture des boutiques et des métros).
Il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’une rupture éventuelle d’outils de défense, le gouvernement avait contracté en aout 2017 une commande de “grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard” pour un montant de 22 millions d’euros (hors TVA). Marianne détaillait cet appel d’offres ici.
Quelle dangerosité avec les gaz lacrymogènes ?
Le premier effet des gaz est une irritation des yeux et des voies respiratoires. Concrètement, les yeux pleurent et on a du mal à respirer correctement. L’effet est quasi immédiat (moins de trente seconde après inhalation), les effets se dissipent après quinze minutes en général. Certaines personnes ressentent également des brûlures au niveau de la peau.
Nos confrères de Reporterre rapportent que “l’usage de ces gaz lacrymogènes a été interdit en temps de guerre par la Convention internationale sur les armes chimiques de Genève, en 1993”. Ce qui est interdit en conflit est donc autorisé pour “mater” les manifestants… La dangerosité des gaz n’a par ailleurs jamais été évaluée par des laboratoires indépendants et les effets à long termes semblent méconnus.