Paris Vox (Tribunes) – Plongée dans la file d’attente de la dédicace de Jean-Marie Le Pen, samedi dernier.
Samedi 17 mars à partir de 14h, Jean-Marie Le Pen dédicacera le premier tome de ses mémoires à la librairie Notre Dame de France, 33 rue Galande dans le 5ème arrondissement de Paris. Ce sera sa seconde séance de dédicaces, une semaine après le succès impressionnant qui a eu lieu à la Librairie Française du 15ème arrondissement et à laquelle nous nous sommes rendus.
Son ouvrage, sorti le 28 février à 50.000 exemplaires, est déjà classé parmi les meilleures ventes, l’éditeur ayant déjà dû en réimprimer directement 50.000 autres afin d’éviter la rupture.
Alors que le Front National, parti qu’il a fondé en 1972, organisait son congrès à Lille, le Président historique, qui fêtera cette année ses 90 ans, était attendu pour 14h dans cette librairie parisienne. Mais c’est dès 13h que certains impatients commencèrent à former une file d’attente devant la vitrine. A l’ouverture, cette file fait déjà toute la rue. Les journalistes qui arrivent sont tout aussi surpris que les lecteurs de voir un tel monde. Et ce qui étonne davantage est le grand nombre de jeunes adolescents et étudiants présents, eux qui n’ont pourtant pas dû connaître les grands moments de la vie politique du « Menhir ». Les passants, commerçants et habitants sortent tous la tête pour demander ce qui se passe, n’ayant jamais vu telle foule dans leur rue.
Les heures passent, mais les lecteurs restent. La file avance lentement. Nombreux ont dû attendre plus de cinq heures pour obtenir leur moment particulier avec Jean-Marie Le Pen. Personne n’abandonne, personne ne fait demi-tour. Plusieurs enfants en bas âge se sont retrouvés à patienter sagement pour eux aussi avoir leur photo avec une des plus grandes figures françaises du siècle dernier. Nul ne semble se plaindre, si ce n’est contre les journalistes qui ralentissent le patriarche à coups d’interviews, ou maugréant contre les heureux propriétaires qui repartent tout sourire avec plusieurs livres sous le bras, faisant craindre un manque de stock. Le libraire avait prévu 350 exemplaires. Il a dû retourner chez l’éditeur chercher d’autres cartons. Devant l’interminable attente, il passera même dans les rangs offrir des cafés à toute la file. Les organisateurs viennent aussi chercher les personnes âgées pour les faire passer naturellement en priorité, au vu des centaines de personnes, parfois venues de très loin, qui doivent attendre leur tour debout par une après-midi déjà aux allures printanières.
Le Pen, lui, est resté fidèle au poste des heures durant, jusqu’au soir. S’il était prévu qu’il cesse la signature à 18h, il est resté jusqu’à 21h. A la nuit tombée, certains retardataires avaient été priés de ne pas se joindre à la file d’attente et de repartir, invités à se rendre plutôt à une prochaine dédicace. Affichant son large sourire jusqu’à la fin, il prend le temps de discuter avec chacun, reconnaissant parfois certains visages familiers d’anciens camarades ou militants, se remémorant des rencontres passées. Il analyse attentivement chaque nom qui lui est donné, avec sa petite anecdote lorsqu’un patronyme ne lui est pas inconnu, aussi surpris que ravi de rencontrer des membres de famille de personnalités médiatiques ou d’anciennes connaissances qui prirent la peine d’attendre leur tour.
Si le succès de la parution du premier tome de ses Mémoires ne surprend pas, au vu de la fascinante et longue carrière du « Président » et de ses expériences familiales, militaires et politiques, la dimension de cette première séance de dédicaces a elle bien prise tout le monde de court. Les absents n’ont plus qu’à espérer moins de foule ce samedi pour atteindre Jean-Marie Le Pen, autoproclamé « Fils de la Nation ».
Arthur Lorc’h