Paris Vox propose à ses lecteurs une série de biographie sur les saints personnages qui ont fait la gloire de l’Eglise de Paris, l’une des plus anciennes de Gaulle, et qui font encore aujourd’hui le prestige de la Capitale.
Saint Landri, évêque de Paris et fondateur de l’Hôtel-Dieu
Ce vertueux pontife dont l’histoire ne nous a pas détaillé la vie, occupa le siège épiscopal de Paris sous le règne de Clovis II. Nous ignorons sa patrie, son âge, et le nombre d’années pendant lesquelles il a gouverné son troupeau ; mais les siècles nous ont transmis un monument bien précieux et qui at teste sa charité envers les fidèles. Il jeta les fondements de l’Hôtel-Dieu, à Paris, en 651.
Qu’elle prouve bien son origine et sa mission divine, cette religion qui n’est qu’amour, qui ne prêche que charité et tendresse aux hommes. Autrefois les pauvres étaient repoussés avec horreur du sein de la société, et un empereur romain ne trouva dans sa politique barbare point d’autre moyen de se débarrasser d’une foule de malheureux qui l’importunaient, que de les faire embarquer dans un navire, et de les condamner ainsi à périr au milieu des flots. Mais le christianisme, qui est venu déclarer que tous les hommes étaient frères, a renversé la barrière que l’ambition et l’orgueil avaient élevée contre eux. Il a placé dans le cœur de ses disciples le sentiment de la charité, et a déclaré ne reconnaître, comme ses véritables sectateurs, que ceux qui aimaient leurs semblables comme eux-mêmes. Cette divine charité avait embrasé le cœur de Landri de son feu ; car, dans une famine qui ravageait son troupeau, non-seulement il distribua aux pauvres ce qu’il possédait, mais encore il fit fondre les vases sacrés de son église pour les assister.
Saint Landri souscrivit, en 653, la charte que le roi Clovis II accorda aux religieux du monastère de Saint-Denis. C’est à lui qu’est dû le premier et le plus ancien recueil de copies de différentes chartes, lettres de recommandation accordées par des évêques, exemptions royales et autres pièces semblables, qu’il fit copier avec soin par un moine de Paris. Ce recueil nous a été conservé par Baluze, et est intitulé Livre des formules ecclésiastiques. Nous ignorons l’année de la mort de ce saint pontife.
Il fut enterré dans l’église de Saint-Germain, dit l’Auxerrois, où l’on gardait ses reliques dans une châsse d’argent. Le souvenir de ses vertus porta les Parisiens à recourir à son intercession, et à construire même une église en son honneur. L’église Saint-Landri, dont on ne connaît point l’époque de fondation, était une de celles à laquelle nommait le chapitre de Saint-Germain-L’Auxerrois, quoiqu’elle fût située dans la cité. On croit qu’elle fut construite auprès de la maison que le saint avait habitée. Le corps de saint Landri paraît avoir été levé de terre au neuvième siècle, il continuait cependant d’être révéré à l’église où il avait été enterré primitivement; car ce n’est qu’en 1404 qu’on en prit deux os pour les donner à l’église paroissiale de Saint-Landri.
Théodore-François-Xavier Hunkler