Paris Vox (Tribunes) – Avec la rentrée, c’est le retour de la retranscription écrite des chroniques d’Arnaud de Robert sur Radio Libertés, désormais hebdomadaires. Aujourd’hui, Arnaud de Robert se penche sur la différence de traitement médiatique entre le “harcèlement sexuel” à Hollywood et les agressions sexuelles commises en Europe par des migrants.
La très sale et très médiatique affaire Harvey Weinstein ou « Winstin » comme s’évertuent à l’appeler les présentateurs de la chaine communautaire BFM TV est tout de même, à bien des égards, assez révélatrice de l’état de décomposition avancé de la société occidentale. Entendons-nous tout de suite : nul doute que ce gros pervers de producteur soit tout sauf innocent. Comme pour DSK en France, il semble bien que tout le petit monde d’Hollywood ait d’ailleurs été au courant de ses pulsions prédatrices. Mais alors Weinstein était tout puissant et – chacun craignant pour sa carrière – seul le silence, la moquerie et la dérision accompagnaient les trop rares victimes qui osaient parler. Et c’est toute honte bue que tous acteurs, producteurs, réalisateurs … défilent depuis devant les micros pour avouer leur silence coupable. Même la pourtant très sentencieuse et donneuse de leçons Meryl Streep – oui celle qui vomissait tant les frasques sexuelles de Donald Trump – elle qui surnommait Harvey Weinstein « Dieu » (excusez du peu) et bien elle a piteusement avoué hier qu’elle n’ignorait rien des agissements de sa divinité.
Divinité qui n’en finit plus de tomber sous les coups de boutoirs d’un essaim d’actrices ayant soudain recouvré la mémoire (on se demande d’ailleurs comment elles pouvaient seulement apprendre leurs textes avec de pareilles absences), certaines se souvenant même d’une main aux fesses voilà plus de trente ans !
Bigre, le Harvey doit finalement avoir quelque chose de surnaturel pour subjuguer autant de proies. Des proies qui s’avouent terrorisées par cet homme mais dont des kilomètres de photos people les montrent, toutes ces années, en train de claquer la bise au producteur, de le prendre par la taille ou l’épaule. Enfin, quoi qu’il en soit, l’étoile de Weinstein ayant pali ces dernières années, le monstre est devenu atteignable et c’est maintenant la curée, avec l’aval des médias pour une fois pas avares de détails et de leçons de morale. Je le répète, peu de chance que le zozo Weinstein soit innocent.
Pourtant, il reste comme une impression de malaise. Malaise devant de la légèreté des médias qui passent rapidement sur toutes ces années de connivences peut-être forcées, probablement forcées, pour préserver carrières, rôles importants et cachets faramineux. Malaise devant le déballage univoque et hystérique dans un milieu par ailleurs pourri d’intrigues, de combines et de drogues, un milieu qui se nourrit des humiliations et bassesses de chacun. Malaise devant ce déchainement rageur des féministes américaines et européennes à deux doigts de réclamer la tête de Weinstein au bout d’une pique. Cela sent plus la corde que le tribunal …
On aurait aimé entendre leurs vociférations après les milliers de viols de femmes nord-européennes par des immigrés clandestins
On aurait tellement aimé les entendre avant. Oui, on aurait aimé entendre leurs vociférations après les milliers de viols de femmes nord-européennes par des immigrés clandestins. On aurait aimé voir les médias animés d’une telle grandeur morale à l’évocation de l’impunité dont jouissent les clandestins en Europe dans leurs agissements coupables. Mais hélas, l’asymétrie de la bien-pensance s’applique ici aussi et l’hystérie est une chose trop précieuse pour être gaspillée avec le peuple. Il faut la réserver aux icônes pourtant si complices du cinéma international. Le différenciel effarant de traitement et de couverture médiatique des actes de viols et de harcèlement selon qui ils touchent, est à ce titre édifiant. Et pendant que des stars millionnaires racontent à la planète entière comme Harvey a tenté de leur pincer les fesses, c’est le silence de la honte qui accueille toutes les jeunes filles et les femmes victimes des hordes de hyènes qui sillonnent l’Europe.
Non, je vous le dis, vivement que les migrants atteignent la Californie et Los Angeles. Alors là seulement peut-être que l’on entendra quelque chose. Mais j’en doute, show must go on comme le dit la chanson, et il est hors de question qu’Hollywood soit perturbée par autre chose qu’elle-même. Ainsi va l’oligarchie. Bonne semaine !