Paris Vox- Redécouvrez les grands monuments de Paris, ses rues, ainsi que l’Histoire, petite ou grande, de la capitale.
- La rue de l’Echelle.
Cette artère du 1er arrondissement, qui date de 1402, se nommait jadis « chemin qui va de la porte Saint-Honoré à la Seine ». Son nom actuel lui vient soit d’une ancienne échelle patibulaire du marché aux pourceaux (l’échelle patibulaire des évêques de Paris se dressait sans doute jadis à cet endroit), soit d’une enseigne. La rue de l’Echelle fut notamment habitée par le marquis de la Fare qui vécut longtemps dans l’intimité de Mme de La Sablière. Ledit marquis mourut d’indigestion, en 1712, à l’âge de 68 ans.
- La fuite de la famille royale.
Il est 22 heures et nous sommes le 20 juin 1791. Un carrosse, conduit par un certain Hans Axel de Fersen, se range sur une petite place située à l’angle de la rue de l’Echelle et de la rue de Rivoli. Fersen, Suédois d’origine, fut pendant la guerre d’Amérique, l’aide de camp du général Rochambeau, mais ce n’est pas ce qui explique la présence de ce personnage, à cet endroit, en pleine Révolution française. Si Fersen conduit cet attelage dans les rues de Paris durant ces terribles événements, c’est, pense-t-on savoir, parce qu’il est éperdument amoureux de la reine Marie-Antoinette qui, à cet instant, court les plus grands dangers. Résolu à sauver la famille royale, Fersen avait pu convaincre le roi Louis XVI de quitter la France. A minuit, les royaux fuyards étaient au rendez-vous et s’embarquaient dans le carrosse de notre Suédois qui les conduisit jusqu’à la porte Saint-Martin où était cachée une berline de voyage. Celle-ci devait emmener la famille royale jusqu’à la frontière. Mais Fersen ne reçut l’autorisation de conduire les fugitifs que jusqu’à Bondy. S’en suivit un incroyable cafouillage et une accumulation de retards qui aboutira à l’arrestation de « Louis Capet », 16ème du nom, à Varennes, le 22 juin. Ces événements précipitèrent l’exécution du roi qui monta sur l’échafaud le 21 janvier 1793. Marie-Antoinette devait subir le même sort le 16 octobre de la même année.
- Le premier hospice des Quinze-Vingts.
C’est vers 1260 que l’on édifia, à l’instigation de Saint Louis, l’hospice des Quinze-Vingts, sur un terrain nommé le « Champourri », voisine du cloître Saint-Honoré. Cet hospice fut créé, dit-on, pour 300 chevaliers (Quinze x Vingt = 300) qui, sous le règne de Saint-Louis, avaient eu les yeux crevés, vraisemblablement dans le contexte des croisades. En 1719, cet hospice fut transféré à la rue de Charenton (n°28), dans le 12e arrondissement.
Eric TIMMERMANS.
Sources : « Dictionnaire encyclopédique de l’histoire de France », Charles Le Brun, Maxi-Poche, 2002 / « Connaissance du Vieux Paris », J. Hillairet, Editions Princesse, 1982 / « Guide de Paris mystérieux », Les guides noirs, Edition Tchou-Princesse, 1979 / « Enigmes, Légendes et Mystères du Vieux Paris », Patrick Hemmler, 2006 / « Routard – Paris », 2004 (p.102).