Attentats islamistes : la grande muette …

Attentats islamistes : la grande muette …

Paris Vox (Tribunes) – Nous proposons régulièrement à nos lecteurs la retranscription écrite des chroniques quotidiennes d’Arnaud de Robert sur Radio Libertés.


La grande muette. Oh non, je ne vais pas vous parler de l’armée française mais bien plutôt du silence assourdissant de mosquée-cathédrale de l’immense majorité des musulmans du monde entier à l’endroit des attentats qui embrassent quasi-quotidiennement la planète de Londres à Paris, du Caire à Sidney, de Téhéran à Saint-Pétersbourg. Et que l’on ne vienne pas me citer en contre-exemple les quelques intellectuels musulmans occidentalisés du Caire, de Tunis ou de Beyrouth. Ils ont sûrement des avis étayés, mais ne sont en aucune manière représentatifs des foules de l’islam. Que l’on ne vienne pas non plus m’agiter sous le nez les quelques imams de synthèse semi francs-macs que l’on promène en France sur les plateaux de télé. Plus croqueurs de petits fours que docteurs de la loi, ces bouffons que le Système se paye font autant rigoler les musulmans que vous et moi. En tout cas, ces pieds-nickelés à barbe drue ne représentent qu’une infime partie adoucie de cet islam coléreux qui s’installe en France. Et  j’ai beau chercher chers auditeurs, je ne trouve nulle part de grandes marches blanches, des rassemblements spontanés, des déclarations nourries d’humanisme xénophile de la part des grands docteurs de l’Islam sunnite. Je ne vois pas ailleurs que dans l’affreux et grotesque montage de CNN à Londres il y a quelques jours, de manifestations de soutien des musulmans présents dans les pays touchés par les actes terroristes islamistes.

Même après Charlie Hebdo, même après le Bataclan et Nice, il fallait aux journalistes idéologues de la bien-pensance des trésors de patience et la volonté d’un commissaire politique pour arracher quelques mots compatissants au recteur de la mosquée de Lyon ou à l’imam de celle d’Evry

Même après Charlie Hebdo, même après le Bataclan et Nice, il fallait aux journalistes idéologues de la bien-pensance des trésors de patience et la volonté d’un commissaire politique pour arracher quelques mots compatissants au recteur de la mosquée de Lyon ou à l’imam de celle d’Evry. Rien. La majorité, l’immense majorité des musulmans sont muets, renfermés. Ils sont d’ailleurs la meilleure preuve de la totale soumission qu’implique cette religion. Ils sont aussi la preuve de la solidarité par-delà le Bien et le Mal qu’entretiennent entre eux les mahométans. Cette solidarité communautaire est d’ailleurs un atout puissant qui leur permet de ne rien promettre et de tout exiger. Et ce silence est enfin la preuve qu’au-delà de l’horreur qui peut légitiment toucher tout homme musulman ou non, il reste cette idée folle et floue, ce sentiment vague mais tenace qu’après tout, les croisés, les infidèles, les mécréants l’ont bien cherché. Ce n’est certes pas toujours formulé comme cela, mais on l’entend au fil des discussions. La colonisation, la dépravation de l’occident, ce comportement anti-viril des occidentaux, le soutien à Israël,  tout cela forme un faisceau diffus de justifications qui rendent impossible la formulation d’une condamnation. Le fait est que le plus « modéré » des musulmans – si tant est que ce terme ait réellement un sens en Islam – se sentira toujours plus proche de Daesh que de la Gay Pride. Peut-on leur en vouloir ? Non, puisque nous aussi nous ne nous sentons pas vraiment proches de la Gay Pride. Mais nous n’avons pas à être pris entre deux feux, entre la burka et les IMCA.

Mais ce qui est probablement plus infernal encore que ce silence sociologico-religieux, c’est le bruit emphatique exprimé à l’égard des terroristes. Les flics de la BAC en ont déjà anonymement témoigné de ces cris de joie dans les cités après les attentats. Les internautes aussi, lorsqu’ils découvrent par exemple cette vidéo d’un immigré pakistanais de Stockholm qui danse de joie devant sa webcam en criant ISIS le soir même du massacre perpétré par un islamiste ouzbek au volant de son camion. Tiens parlons-en de l’ouzbek. Pas connu comme radicalisé, juste clandestin en instance de reconduite. Tout comme l’étudiant algérien de Notre-Dame, inconnu au bataillon. Voilà sûrement deux bons musulmans que l’on ne comptait pas comme des radicaux. Preuve évidente, donc évidemment combattue, de la haine que beaucoup nous vouent en sourdine. Haine physiquement présente chez les leaders comme Erdogan ou le saoudiens dont l’équipe de football a tout simplement refusé de respecter la minute de silence pour les morts de Londres lors de la rencontre avec l’équipe d’Australie avant-hier soir. Et qui se rappelle encore de ce rapport de 2016 émanant de l’Institut Montaigne – peu suspect de racisme donc – et qui soulignait que 28% des musulmans vivant en France, pensent que la Charia est au-dessus des lois de la République et que pour les respecter on peut se mettre hors la loi ? Nous le voyons, le danger est partout et peut se manifester partout. Et puisque le principe de précaution est à la mode, j’en préconise un simple et radical : la remigration totale des populations immigrées en Europe depuis les années 60. Totale. Un grand coup de balai en forme d’enjeu vital. Bon week-end !