Paris Vox – Vu sur la Seine pour les migrants… L’association Aurore (association loi 1901, AP HP) construit sur le site le bastion de Bercy, situé au 117 boulevard Poniatowski, Paris XIIeme, un centre d’hébergement d’urgence provisoire qui permettra l’accueil de 308 personnes, 194 personnes isolées et 114 places familles correspondant à deux types d’hébergement provisoire : pour les isolés, une chambre de 9m2 et pour les familles, 18m2 pour 3 personnes.
En complément de la subvention accordée par le Département de Paris sur crédits délégués par l’Etat d’un montant de 1.232.000 euros, l’association Aurore a contracté un prêt de la Caisse des Dépôts et Consignations, de type Prêt Logement d’Urgence, d’un montant de 6.780.000 euros à amortir sur une durée de 7 ans, pour lequel la ville de Paris se porterait garante.
Ces bâtiments de 4 niveaux accueilleront notamment 2 salles polyvalentes à l’échelle du centre pour des activités de formation et de loisirs, des hébergements en étage, un espace à usage de réfectoire pour les résidents, des bureaux pour les personnes en charge de la gestion du site ainsi que les logements accessibles aux personnes à mobilité réduite et une ruche en toiture.
Le Bastion de Bercy, fait partie des terrains identifiés comme se prêtant à l’installation de structures d’hébergement modulaires, dans l’attente de la mise en valeur végétale et paysagère de ce site dans le cadre de l’opération d’aménagement Bercy Charenton. Ce site historique, classé monument historique fut construit entre 1841 et 1846, pour mieux défendre Paris, sur décision du conseil présidé par Adolphe Thiers.
L’association Aurore, parmi d’autres, a d’ores et déjà installé plusieurs centres d’accueil dans des immeubles prêtés ou loués par des bailleurs sociaux comme ICF, des collectivités ou l’Etat. Des entreprises tel que La Poste, Engie ou encore l’assureur et le grand propriétaire immobilier AXA , sans faire de publicité, ouvrent les portes de bâtiments en attente de travaux à Boulogne, dans le 13e arrondissement de Paris, à Ivry-sur-Seine…
Pour rappel, la France disposait en 2015 de 110.000 places en centres d’hébergement d’urgence. Des foyers, des résidences où sont temporairement mis à l’abri ceux qui parviennent à y trouver un lit. Ouverts à tous, quels que soient leur statut et leur nationalité, ces établissements affichent complets. Le Samu social finance chaque nuit 30.000 euros hors période hivernale, dans les hôtels de la région.
A ces toits précaires s’ajoutent les 25.000 places en CADA (centres d’accueil de demandeurs d’asile). Elles sont réservées aux migrants ayant déposé un dossier auprès d’une préfecture. Ils étaient 65.000 en 2014 et un tiers à peine logés dans ces structures. En juin 2015, le gouvernement avait annoncé la création de 11.000 lits supplémentaires, chacun évalué à 10.000 ou 15.000 euros par an.