Paris Vox – Décidément, tout le monde s’intéresse vraiment à eux. Eux, ce sont les migrants. Et en l’occurrence, ce sont des étudiants de Science Po Paris qui se sont mis à la mode quasi obligatoire d’aider les clandestins.
Lou et Mathilde ont la vingtaine. Elles font partie des 5 étudiantes de l’IEP de Paris qui ont décidé de monter un projet d’entreprenariat social (le nouveau « concept » à la mode en école de commerce) et de le présenter au concours : la Social Cup. Ce concours, qui en est à sa troisième édition, vise à sensibiliser à ce fameux entreprenariat social et choisit son lauréat en fonction des critères plus ou moins précis : innovation, mission sociale environnementale, faisabilité économique et qualité de l’équipe. Le gagnant du concours empoche la somme de 3000 € ainsi qu’un an offert dans un incubateur afin de soutenir le développement du projet.
Quel est le projet de Lou, Mathilde et de leurs amis ? Une start-up pour donner une seconde chance aux ouvriers licenciés du Nord-Pas-de-Calais ? La création d’un centre d’urgence pour les SDF qui meurent actuellement de froid ? Une unité d’écoute pour les victimes de viols ou d’agressions ? Pas exactement… Leur projet s’appelle « Baba ». Il s’agit d’une cantine de rue, avec une particularité : les cuisiniers sont des « réfugiés». L’idée leur est venue alors qu’elles habitaient en Afrique du Sud, où les « food markets » (des cantines installées en plein air) sont légion. Ces food markets sont un symbole du multiculturalisme rayonnant et triomphant puisqu’on y retrouverait des Blancs et des Noirs qui déjeunent côte à côte. C’est, en tout cas, ce que racontent les étudiantes (L’Afrique du sud est actuellement l’un des pays les plus violent et dangereux de la planète). Elles ont donc contacté d’anciens chefs afghans ou syriens pour leur permettre de « retrouver leur savoir-faire et d’exercer leur talent de cuisinier ».
Une initiative qui a évidemment retenu l’attention des journalistes qui l’évoquent de la façon la plus élogieuse. Le dévouement pour les migrants clandestins fait toujours recette dans les médias.