Synthèse nationale…

Synthèse nationale…

Paris Vox – Dorénavant, Paris Vox publiera régulièrement la retranscription écrite de la chronique de commentaire d’actualité d’Arnaud de Robert diffusée dans la Matinale de Radio Libertés. Aujourd’hui, notre chroniqueur revient sur les tensions internes au Front National…


Bien ! On connait maintenant la stratégie du Système pour désamorcer le vote Front National : jouer à fond sur les divisions internes du parti, accentuer autant que possible le clivage Marion / Marine pour qui sait, obtenir que le Front se scinde, au moins virtuellement, avant les élections. Oh, il n’a pas fallu beaucoup d’efforts pour trouver le défaut de l’armure. Depuis le temps que le feu couvait, il suffisait d’un prétexte. Le débat sur le remboursement de l’IVG a servi de déclencheur. Montée des tensions entre Philippot et Marion, celles-là non plus ne sont pas nouvelles. Marine Le Pen a beau jouer l’apaisement, les médias s’engouffrent dans la brèche et s’empressent de rappeler que depuis le dernier congrès et le triomphe de Marion, il existe en fait deux Front National. Et les journalistes de glousser encore en se questionnant pour savoir si le FN ne deviendrait pas tout simplement un parti comme les autres, traversé par des courants. Après tout, ne serai-ce pas là la marque de la normalisation, le stade ultime d’une dédiabolisation qui aurait trop bien marchée ? Et l’idée d’une primaire est lancée. Maitre Collard de surenchérir pour souligner que dans l’avenir l’idée pourrait être bonne. Louis Alliot de contrecarrer en affirmant que le congrès tient lieu de primaire et patati et patata. Même pas besoin de souffler sur les braises, cela s’enflamme tout seul en ce moment. On le sait, les journaleux se nourrissent de ce qu’ils peuvent. Alors à défaut d’une primaire FN, on en invente l’idée, on suggère et on regarde ce qui se passe. On nourrit les confrontations, on rengorge les égos et on espère que l’image, la cohésion et le capital sympathie du Front vont en pâtir. De toute façon, pour gouverner l’oligarchie n’a jamais connu autre chose que la stratégie de la division. Alors ce coup-ci stratégie payante ?

On nourrit les confrontations, on rengorge les égos et on espère que l’image, la cohésion et le capital sympathie du Front vont en pâtir

Reconnaissons d’abord que oui, il existe deux Fronts, ou plutôt deux ailes au FN. Une aile nationale-républicaine, sociale et populaire incarnée actuellement par le couple Marine-Philippot et une aile droitière, plus conservatrice socialement et plus libérale économiquement représentée par Marion Maréchal-Le Pen et sa suite. Un Front du Nord industrieux et soucieux de justice sociale et un Front du Sud ethno-libéral. Bon, et alors ? Une fois que l’on a fait ce constat, deux options se profilent. Soit on déroule le scénario rêvé de l’oligarchie, celui d’une fracture interne qui aboutirait au pire à une scission mortifère et au mieux à l’échec électoral, soit on objectivise cette polarité pour en faire un instrument de victoire. Oui de victoire, car pour gagner le Front National a besoin de ses deux ailes. L’intelligence commanderait en effet pour la campagne déjà lancée d’utiliser tous les canaux pouvant irriguer le corps social. Et puisque chaque aile du FN s’est faite une spécialité d’un créneau particulier, on voit très bien le gain qu’il y aurait à conjuguer ces créneaux plutôt qu’à les cultiver l’un contre l’autre. Vous me connaissez, je ne suis pas un grand démocrate, je ne goute donc que très peu aux affaires partisanes et je crois encore moins qu’une urne puisse sauver le monde. Néanmoins, faire en sorte que l’électoralisme soit une arme puissante parle à mon pragmatisme radical. Et là, devant le Front, il y a un boulevard pour peu que celui-ci sache placer ses intérêts devant les egos. A condition surtout de savoir comment faire naitre la coopération nécessaire à la victoire. La ligne nationale populaire est gagnante, Trump nous l’a démontré. Mais nous ne sommes pas aux Etats-Unis, pays d’immigrations stratifiées et cloisonnées. Le FN a donc aussi besoin de l’aiguillon ethnique, d’un discours clair et clivant,  « français d’abord » qui rappelle son contrat initial avec le peuple et soulage la détresse de nos compatriotes face à l’invasion. Mieux, le FN a également besoin d’une harangue de liberté économique, pour les patrons de PME, les artisans écrasés par le RSI, réservoir de voix immense et convoité.

Le FN a donc aussi besoin de l’aiguillon ethnique, d’un discours clair et clivant,  « français d’abord » qui rappelle son contrat initial avec le peuple et soulage la détresse de nos compatriotes face à l’invasion.

Tous les ingrédients sont là. Le FN n’a même je crois jamais eu autant la possibilité d’être décisif. Ce qui va faire tout la différence c’est la capacité d’intelligence stratégique qui va être exprimée dans les semaines à venir. De cette capacité dépendra le chemin de la victoire ou celui de toutes les occasions manquées. Allez, réveil le FN ! Au travail ! Au combat ! Bonne journée !