Bilan Vélib : Decaux sourit, la mairie grimace…

Bilan Vélib : Decaux sourit, la mairie grimace…

Paris Vox – Il fait désormais partie de l’imaginaire parisien. Le Vélib, ce système de vélos en quasi libre-service s’apprête à fêter d’ici quelques mois les 10 ans de sa mise en circulation. Un service dont profitent quelques 300 000 abonnés annuels et de nombreux autres utilisateurs occasionnels.


 

Seulement voilà, le contrat liant la Mairie de Paris à l’exploitant du service Vélib’, à savoir JCDecaux, arrive à son terme fin février 2017. C’est dans ce contexte que la mairie de Paris a lancé un audit sur le service Vélib’. Un audit qui pointe un nombre important de dysfonctionnements, en particulier dans le contrat qui lie la Mairie de Paris à JCDecaux.

Dès le départ, ce contrat attirait sur lui un grand nombre de critiques. L’Inspection Générale de la Ville de Paris considère notamment le contrat entre la Mairie et JCDecaux (en réalité, il s’agit d’une de ses filiales, la Somupi) comme extrêmement « fragile ». Le concurrent américain de la Smupi, ClearWater avait lui tenté de faire invalider l’appel d’offres devant les tribunaux. En effet, la mairie avait lié le marché de la gestion des vélos avec celui de l’affichage publicitaire parisien pour des raisons « d’efficacité ». Une stratégie que ClearWater avait contesté mais que le tribunal administratif avait finalement validé.

Dès la fin 2007, JCDecaux accroit son emprise sur ce marché en signant avec la Ville de Paris un avenant au contrat qui étend les Vélib’ à une trentaine de communes avoisinantes. Avec au passage une augmentation du prix de 19% pour chacune des nouvelles stations. JCDecaux explique cette hausse par de nouveaux investissements. L’Inspection Générale de la Ville de Paris trouve ce nouvel amendement « surdimensionnée ». Il est toutefois maintenu. D’autres avenants, par la suite, ont eux aussi augmenté la part d’intéressement que verse la Mairie de Paris à la Somupi : 0€ en 2009, 7.2 million d’euros en 2014. Les services juridiques de JCDecaux ont l’air d’avoir été très pointilleux.

Mais alors pourquoi la mairie de Paris ne profiterait-elle pas de la fin proche de ce contrat pour relancer un appel d’offres et éventuellement trouver un nouveau gestionnaire, moins gourmand et onéreux pour le contribuable parisien ? La raison majeure est simple : un changement d’opérateur impliquerait automatiquement un arrêt temporaireplus ou moins long du service. Surtout qu’un certain nombre d’équipements appartiennent désormais aux filiales de JCDecaux, la Somupi et un de ses sous-traitants Cyclocity. En particulier les vélos…. Ce n’est donc pas demain que cette situation extrêmement favorable, notamment financièrement, à JCDecaux  devrait être remise en cause…