Paris Vox – On peut compulser tous les sondages et les enquêtes d’opinion de ces dernières années, la dépénalisation et la légalisation du cannabis ne font nullement parties des principales préoccupations des français, loin s’en faut. Pourtant on assiste actuellement à une nouvelle irruption de ce débat sur la scène politico-médiatique. Véritable serpent de mer de la politique française, régulièrement agité par des politiciens en manque de thématiques démagogiques, le débat sur la libéralisation des drogues dites « douces » occupe donc à nouveau l’espace public, masquant, pour un temps du moins, les problématiques cruciales auxquelles sont actuellement confrontés les français (crise migratoire, réforme du Code du Travail, terrorisme islamiste, chômage…), apparaissant clairement comme une nouvelle stratégie de diversion dont le pouvoir contemporain s’est fait une spécialité.
En France, la « dépénalisation » de la consommation de cannabis est acquise « de fait » depuis bien longtemps. Si la loi reste répressive dans la lettre, elle n’est plus du tout appliquée avec rigueur et la « chasse aux fumeurs » n’est depuis belle lurette qu’un pur fantasme. Il suffit pour s’en convaincre de passer devant un lycée à l’heure de la sortie, d’assister à des événements musicaux, ou simplement d’emprunter certains transports en commun dans lesquels les amateurs de fumée hallucinogène ne se cachent même plus pour rouler leurs précieux « bédos ». L’urgence et l’importance de remettre en cause une loi qui n’est déjà quasiment plus appliquée peut dont apparaître, surtout dans le contexte général actuel, comme une très étrange priorité. Une étrangeté qui pourrait également s’expliquer par le désir de la « gauche » étatique de « récupérer » ou en tout cas de « séduire » le mouvement de la « Nuit Debout » en excipant d’une mesure considérée comme « vraiment de gauche » (même si on peut se demander pourquoi…) que serait la dépénalisation du cannabis. Une stratégie qui donne en tout cas une idée assez peu flatteuse de l’image que les ténors « socialistes » se font des jeunes de la « « Nuit Debout » et de leurs préoccupations profondes.